(dépêches)
Une première vague de nomination
Gouvernement de transition
mercredi 11 février 2009, par Valis
Malgré le caractère illégal de la mouture de gouvernement conduit par Monja Roindefo Zafitsimivalo, il faut avouer que c’est un panel assez porteur d’espoir pour un changement notable si jamais
le mouvement réussit. On pourrait y reconnaître la maturité de Monja Roindefo en tant qu’observateur de la vie nationale et en tant que chef de parti et opérateur économique.
Beaucoup de simples gens, qui ne sont pas favorables au mouvement de rue, apprécient la qualité de ces désormais personnalités et saluent le choix judicieux effectué sans doute d’une liste
d’autres prétendants.
L’homme qu’il faut, à la place qu’il faut
Nombre d’observateurs politiques et d’intellectuels estiment tout d’abord que Monja Roindefo est l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut. Il est un chef politique qui n’a pas été, à leur
connaissance, trempé dans une quelconque affaire nationale douteuse. En plus de ses capacités, il hérite d’un capital politique et social non négligeable, étant le fils d’un grand politicien
patriote, élu député en son temps, dans la capitale malgré ses racines sudistes. Plus d’uns auraient aimé qu’une telle personnalité soit un Premier ministre de Marc Ravalomanana lorsque vers le
dernier trimestre 2008, les rumeurs de remaniement gouvernemental circulaient avec persistance.
Le champ libre à d’autres
En raison des qualités et de la force de Monja Roindefo toutefois, d’autres observateurs déplorent que Monja Roindefo ait accepté ces fonctions de Premier ministre d’un gouvernement non seulement
illégal mais surtout de transition. Il aurait pu attendre une élection présidentielle car il a l’étoffe d’un présidentiable et est en mesure de l’emporter. En étant déjà à la tête de la
transition, il risque de ne pouvoir se présenter comme candidat, regrettent-ils, laissant ainsi le champ libre à Roland Ratsiraka et aux autres chefs politiques.
Les « nationalistes » ou les patriotes craignent que les intérêts étrangers, dont ceux de la France et de ses amis du clan PADESM ne reprennent et ne consolident leur emprise sur l’économie et
les finances du pays. Ils redoutent que la dépendance à l’égard des financements étrangers ne soient davantage renforcés.
Un gouvernement de choc ?
L’heure n’est certes pas à la course à la présidentielle. Il est question actuellement de rendre effectif le pouvoir de la transition. Parmi les atouts de ce gouvernement figure les expériences
du ministre de la Sécurité intérieure, ancien sénateur désigné TIM et contrôleur général de la Police nationale, Organés Rakotomihanta Harizaka. Il a en plus un passé politique assez touffu car
il avait déjà été en son temps, cadre du parti RPSD.
Les autres membres ne sont pas moins puissants politiquement. Tous ont des bases solides socialement et politiquement. Le ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, Hajo
Andrianainarivelo a été maire largement élu dans l’Avaradrano par deux fois et il appartenait à l’association Hetsik’Avaradrano.
Quant au ministre de l’Intérieur et de la Réforme administrative, Masimana Manantsoa, il est Directeur de Cabinet du ministre de l’Intérieur encore en exercice.
Le ministre des Finances du gouvernement Monja Roindefo est Benja Razafimahaleo. Ancien dirigeant de la société SACIMEM, il est membre du Bureau politique du Leader Fanilo. C’est un opérateur
économique membre de plusieurs réseaux d’entrepreneurs.
Bref, cette première vague du gouvernement de Monja Roindefo manifeste clairement l’objectif politique que se sont fixés les leaders du mouvement : la prise du pouvoir par la force de la rue et
par la persuasion.
Respect de la hiérarchie des corps
Gouvernement Monja Roindefo
mercredi 11 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo
« Ce gouvernement tient compte de la jeunesse, du dynamisme, et de l’intelligence des ministres, tout en respectant les anciennetés et les grades des ministres au sein de leur corps ». Telles
sont les explications fournies par Monja Roindefo Zafitsimivalo, pour défendre son choix dans la désignation des quatre premiers membres du gouvernement de transition.
Ainsi, le Premier ministre, chef du gouvernement de transition, veut respecter la promesse faite sur la Place 13 mai, en formant une équipe de jeunes. Mais il doit aussi respecter les hiérarchies
de grades au sein des différents corps tels que le corps de la police nationale, ou le corps des administrateurs civil.
Monja Roindefo veut ainsi se démarquer du gouvernement de Charles Rabemananjara. Déjà c’est un civil qui dirige le gouvernement. Mais le principe des grades est respecté. C’est un contrôleur
général qui va donner des ordres aux corps de la police nationale. Alors beaucoup de gens se sont trompé s’ils ont espéré voir le commissaire Baritoa Andriamampandritany, au poste de ministre de
la Sécurité intérieure. Ce dernier a été vu à maintes reprises sur la Place 13 mai depuis le mois de janvier.
Le ministre de la Défense va être connu ce mercredi 11 février 2009. Pour respecter l’ordre hiérarchique au sein des forces armées, le chef du gouvernement de transition laisse au collectif des
officiers le choix de désigner celui ou celle qui va leur donner des ordres.