Risque réel de nouveau bain de sang à Madagascar

Publié le 10 février 2009 par Sylvainrakotoarison
(dépêches)
Difficile d’éviter un autre bain de sang
Andry Rajoelina
mercredi 11 février 2009, par Rakotoarilala Ninaivo
Le président de la Haute Autorité pour la Transition, Andry Rajoelina, a donné l’ordre au PDS qu’il a désigné, Michèle Ratsivalaka, d’autoriser la manifestation du TIM qui a lieu ce jour, mercredi 11 février 2009 à Mahamasina.
Cette autorisation n’a pas été du goût des manifestants de la Place 13 mai. Ils ont opposé un refus total à cette autorisation ordonnée par leur président. L’artiste Sareraka a dû intervenir au milieu du discours de son président, pour calmer la foule.
Les explications fournies par Andry Rajoelina tournent autour du principe du respect de la démocratie. « Laissons tout le monde parler et manifester. Nous verrons qui sont ceux qui cautionnent les massacres d’Ambohitsorohitra de samedi 7 février dernier », a-t-il déclaré.
Mais sur le fond, le souci de Andry Rajoelina est de savoir comment éviter un autre bain de sang. S’il y a en même temps des manifestations sur la Place du 13 mai et à Mahamasina, le risque est grand de voir les deux groupes de manifestants s’affronter. Cela s’est déjà produit en 2002 à Anosy, entre partisans de Marc Ravalomanana et partisans de Didier Ratsiraka.
La solution trouvée par Andry Rajoelina est de faire à nouveau d’Antananarivo, une ville morte. Il appelle tous ses partisans à rester chez eux, à ne pas envoyer leurs enfants à l’école, et à ne pas aller rejoindre leur bureau pour les fonctionnaires.
Et dans la même foulée, les partisans de Marc Ravalomanana ont aussi donné des ordres aux fonctionnaires de ne pas rejoindre leur lieu de travail. Mais au lieu de rester chez eux, les partisans de Marc Ravalomanana doivent venir à Mahamasina.
Le bras de fer perdure
mercredi 11 février 2009, par Valis 
Jusqu’à maintenant, les appels de la Place du 13 mai n’ont pas été suivis par toute la population de la capitale. En dépit du martyr des manifestants le 7 février dernier à Ambohitsorohitra qui pouvait être le détonateur d’une explosion sociale contre le régime Ravalomanana, des fonctionnaires, des particuliers, des employés du privé se sont toujours livrés à leurs occupations quotidiennes. Les banques ont ouvert leurs portes. Les établissements scolaires également et les élèves ont repris le chemin de l’école. En quelque sorte les services publics continuent de fonctionner.
Certes les services centraux dans les ministères fonctionnent souvent au ralenti mais les services rattachés et périphériques poursuivent leur travail.
Expliquant quelque part cette hésitation de la population face à la grève générale qui n’est pas réellement observée, Monja Roindefo définit ce qu’il faut entendre par grève générale. « Il ne s’agit pas de bloquer la machine administrative mais de sommer les dirigeants actuels d’arrêter les gaspillages et les détournements de deniers publics ».
Quoi qu’il en soit, le regard d’un observateur remarque un certain essoufflement du mouvement. L’affluence sur la Place 13 mai donne l’impression d’un graphe en dents de scie mais c’est parce que le camp d’en face non plus ne prend aucune initiative convaincante ou s’il prend des décisions, ces dernières sont contestables ou prêtent à confusion que le bras de fer perdure.
Le stade de Mahamasina accueille ce jour, mercredi 11 février, anniversaire de l’assassinat du Colonel Richard Ratsimandrava, une démonstration de force du TIM et du régime en place. Les intimidations ou accusations indirectes proférées sur la Place 13 mai auront-elles raison de la conviction des simples membres du TIM ou des sympathisants du régime ? En tout cas, une troisième voix commence à s’élever car elle se sent prise entre le marteau et l’enclume. Elle veut vivre librement sa vie en rose dans ce contexte déjà ou surtout difficile.