Toutes les nuits à la rive
L'air frémit d'un bruissement de feuilles
Les trolls glissent le long des tiges
Des souples roseaux,
L'herbe est brune, une pelisse d'eau bistre,
L'oiseau boucané chique
Du tabac tête de nègre
Et les volutes de champs de brume désincarnées
Tournent la tête des forêts mordorées,
Les sirènes aux écluses spumeuses
Bondissent comme grains de blé battus
Par la houle de la baille moissonneuse,
Les sérénades de l'onde de la lune
Reflètent la peau du monde dans les yeux du ciel basané.
Je viens à la table courante au fil crépusculaire
Laisser mon méchant bout de ficelle
Chevaucher le périple de la rivière
Au vif d'un vol éclair de poisson argenté.
Toutes les nuits, je viens à la table
boire la nuit qui s'ouvre au cou des roseaux, le chant.
Publié par machu marie .