Autre bémol, plus qu’une question de générations, le Parti Socialiste a besoin d’un changement de mentalité et des comportements. Le chemin est encore long comme en témoigne cet article de
Bakchich sur les méthodes lyonnaises (ah merde je
suis royaliste… je ne dois pas en parler…).
Texte de l’appel paru sur Médiapart.
En juin, les élections européennes seront le prochain test important pour le Parti socialiste. Au-delà même des
résultats, la façon d'aborder ces élections sera un signe extrêmement révélateur de notre nouvelle manière faire de la politique. Alors que l'UMP fait du mandat européen un placard doré pour
politiques en disgrâce, nous devons au contraire y démontrer nos ambitions nouvelles : être en phase avec la société et répondre aux inquiétudes de nos concitoyens. Avec le Manifesto du PSE (Parti socialiste européen), nous sommes les seuls (avec les European Greens) à avoir un programme européen unique, rédigé par les militants de tous les États
membres.
Incontestablement, l'Europe traverse une crise d'identité et la présidence française de l'Union
européenne n'aura fait qu'amplifier ce mouvement de replis nationaux. Si Nicolas Sarkozy a su faire beaucoup parler de lui, il aura finalement peu parlé de projet commun, d'unification politique,
de démocratisation. La crise internationale et le bilan du Président débouchent sur une situation politique favorable pour la gauche européenne à condition qu'elle sache présenter un nouveau
visage.
Qu'en est-il aujourd'hui ? On constate que les eurodéputés français apparaissent souvent aux électeurs
inactifs et peu présents. Ce constat est généralement injuste tant les membres du PSE sont de tous les combats. Mais cette perception peut s'expliquer par le fait qu'en Europe nos élus sont parmi
ceux qui cumulent le plus...
Notre première secrétaire, Martine Aubry, a fixé comme critères internes de désignation : « le
renouvellement, la diversité et le non-cumul des mandats ». Est-ce l'ébauche de ce renouvellement nécessaire ? Nous le souhaitons et nous invitons notre Parti à ce que cette impulsion se
trouve enfin concrétisée.
Le problème fondamental de la gauche d'aujourd'hui est celui du renouvellement générationnel. Il est
la clé pour aborder tous les autres critères définis par Martine Aubry. C'est le levier qui résoudra, de fait, la question de la « diversité ». Aborder le problème du manque de représentativité
des minorités au sein des assemblées parlementaires en voulant « fabriquer de la diversité », dusse-t-elle être artificielle comme aujourd'hui au sein gouvernement, n'est pas sain. Cette
conception de la République n'est pas la nôtre. Elle ouvre la voie à la politique du comptage avec tous les effets pervers que cela entraîne. Nous sommes pour une diversité qui soit issue du
terrain et du militantisme, non du fait du prince et des effets de cour. Il est d'ailleurs intéressant de découvrir à l'occasion de cette échéance européenne qu'en cas de disgrâce, la punition
préférée du nouveau « monarque » est le mandat européen... Cela en dit long sur la vision européenne de la droite française !
Les générations auxquelles nous appartenons sont des générations qui ont grandi dans la diversité. Le
concept même de génération « black-blanc-beur » n'a plus de sens tant le métissage est partie intégrante de notre culture. Faire la place à cette génération dans les instances politiques, c'est
automatiquement accepter cette France du réel.
Faire de la place aux jeunes n'est pas tomber dans une forme de « jeunisme » qui serait au moins aussi
absurde que le spectacle actuel d'une Assemblée monocolore. Nous devons mieux coller à notre société en mettant en avant des compétences plus ancrées dans notre vie sociale, et surtout en mettant
en place ce que tous les socialistes appellent de leur vœux : le non-cumul des mandats !
Si nous avons conscience des rapports de force électoraux et parfois de la nécessité de présenter un «
baron local » pour gagner parce que le non-cumul n'est pas encore inscrit dans la loi, en interne, refusons la « politique des rentiers », tout comme nous condamnons le « capitalisme de rente »
!
Pour toutes ces raisons, animés d'un très fort sentiment européen, nous souhaitons interpeller les
militants, les dirigeants du Parti socialiste mais aussi l'ensemble des responsables politiques français à travers le soutien à des candidatures différentes, transparentes,
inédites.
Signataires : Nicolas Cadène (CN et CF 30), Bastien Brunis (Paris), Kamel Chibli (CN et CF 09), M'jid
El Guerrab (CF 15), Sébastien Gros (91), Akli Mellouli (CN et CF 94), Benjamin Mathéaud (SF 30), Mustapha Mousalli (CF 18), Anthony Pitalier (CF 24), Aziz Ridouan (49), Zacharia Saha
(95) .
La pétition en ligne