Semaine plutôt mince en fait de nouveautés. Tant mieux, car ça va vous permettre de vous attarder un peu plus sur le troisième Malajube, en magasin aujourd’hui.
J’avais détesté - et déteste toujours - le premier album, Le compte complet, une espèce de bibitte difforme dont je n’arrive toujours pas à distinguer la tête de la queue. Toutefois, Trompe-l’oeil m’a ramassé dès la première écoute par ses hooks irrésistibles superposés à un magma sonore complètement jouissif. Déjà, Malajube planait nettement au-dessus de la majorité des artistes indie rock québécois.
Avec Labyrinthes, Malajube poursuit son travail (inconscient ou non) de polissage amorcé sur Trompe l’oeil. Ne capotez pas, on est encore très loin de Richard Séguin. Il ne s’agit pas d’un commentaire négatif mais bien du constat que le groupe a raffiné ses arrangements d’une bonne coche au-dessus de Trompe l’oeil, comme ceux de Trompe l’oeil étaient 14 coches au-dessus du Compte complet. C’est généralement plutôt planant (mais toujours rock, s’entend), les pièces sont moins touffues et sont davantage propices aux délires des musiciens. Écoutez notamment “Ursuline” et “Dragon de glace” pour vous en rendre compte.
Verdict? Un excellent album qui prend tranquillement de l’ampleur au fil des écoutes. J’ai hâte voir ce que ça va donner en spectacle le 20 février au Petit Champlain.
Les autres nouveautés :
Loveshit
Le connaissez-vous ce Montréalais? Il s’agit de son troisième album, le premier avec le support d’une maison de disques (Audiogram). Le folk de Bajada se rapproche un peu de celui de James Blunt, en plus dépouillé toutefois, ce qui est TRÈS positif.
It’s Not Me, It’s You
Cette popeuse anglaise arrive chez nous avec son gros truck promotionnel. On dit qu’elle est pas juste populaire, elle est bonne. À date, je la trouve juste populaire.
Coward
Cline fait du jazz, du blues et de la musique expérimentale depuis près de trente ans mais on le connaît surtout pour son travail en tant que guitariste de la formation Wilco depuis 2004. Coward est un album de guitare très introspectif qui mise sur les ambiances avant tout. Le titre fait référence au meurtre sordide de l’ami de Cline, le guitariste Rod Pool, survenu en 2007.
Recollections of Memory
Ce groupe du Colorado fait du rock atmosphérique. Il semble avoir misé davantage sur le rock cette fois-ci, selon les quelques extraits entendus. J’avais bien aimé le très planant Avoiding the Consequences, il y a deux ans, qui demeure une excellente trame sonore pour mes séances de lecture.