Voici quelques jours que la nouvelle version de Bibble Pro V5 est disponible. Et bien évidemment, je n’ai pas manqué de me jeter dessus pour évaluer les performances annoncées lors des présentations officielles de la Photokina puis du Salon de la Photo. Il ne s’agit évidemment pas ici de vous présenter en détails ce logiciel mais plutôt de vous donner mes premières impressions.
Comme j’ai pu vous l’indiquer en début de semaine, il s’agit pour l’instant d’une version Beta qui ne dispose pas encore de toutes les fonctionnalités de la version finale. Mais elle est cependant suffisamment aboutie pour présenter dès aujourd’hui un aperçu du rendu quantitatif et qualitatif de cette 5e version.
Posons le décor. Les tests réalisés l’ont été sur un ordinateur PC fixe disposant d’un processeur Intel Core 2 duo E6300, de 3 Go Ram, les fichiers RAW issus de 3 boitiers Nikon différents (D70, D80 et D300) étant stockés sur un disque dur indépendant de celui supportant le système d’exploitation (Windows XP) et les logiciels utilisés (Nikon Capture NX 2, Bibble Pro V5 et Lightroom 2). Il m’a en effet semblé important de comparer ces trois logiciels qui, pour un nikoniste sous Windows, sont des choix logiques. D’un coté, on trouve donc le logiciel maison, Capture NX2, qui sait tirer pleinement la quintessence des RAW Nikon et en face 2 logiciels indépendants dont Lightroom 2 devenu rapidement une référence auprès des développeurs avertis et même Pro.
Pour commencer, je me suis penché sur les performances de rapidité tant vantées par la plaquette de présentation mais également par son traducteur en langue française, Valery Landon.
Comme l’indique en détails Volker Gilbert dans son deuxième article sur Bibble V5, ce logiciel offre deux possibilités de travail. Soit on se sert de l’onglet “Explorateur” pour parcourir les différents dossiers de son ordinateur (voir ci-dessous), soit on travaille à la manière de Lightroom 2 et l’on importe les photos dans un catalogue (fonctionnalité qui offre alors tous les outils de gestion d’une bibliothèque de photo). Dans mon cas, j’ai commencé par travailler selon la méthode la plus simple (la première). J’ai donc tout naturellement sélectionné le dossier contenant les 66 photos de mon test (Pensez à bien faire une copie de ces photos dans un autre dossier. On ne sais jamais avec une version Beta …).
Dès que l’on clique sur les photos, Bibble V5 affiche presque instantanément les vignettes et commence le travail de création des aperçus (jusqu’à 800% !). Dans Lightroom, les choses sont un peu différentes puisqu’il faudra systématiquement importer les photos dans un catalogue. Dans la fenêtre d’import, on aura alors le choix de demander au logiciel de créer des aperçus initiaux de différentes définitions. Evidemment, si l’on demande un aperçu standard, LR2 devra, lors d’un zoom 100%, le créer à la volée (quelques secondes supplémentaires).
Mais trêve de bavardages, passons aux chiffres. Dans le tableau ci-dessous vous trouverez donc un comparatif du temps passé à la création de l’aperçu des vignettes, plus celui nécessaire à la création des aperçus plein écran (standard et 100% dans le cas de LR2).
Comme vous le constaterez, nous sommes un peu loin des x88 annoncé dans leur plaquette mais le x8 (aperçu 100%) mérite quand même d’être souligné ! D’autre part, l’export de ces 66 photos au format JPEG qualité 100 (à la définition de l’appareil, soit 2860 x 4304 pixels) passe de 134 secondes (BB5) à 313 secondes (LR2), une performance non négligeable lorsque l’on a des centaines de photos à traiter. Au passage, il est amusant de noter que BB5 exploite 97 216 pixels de plus que NX2 et LR2 (définition de 2860 x 4304 pixels au lieu de 2848 x 4288 pixels) !
Ensuite, il m’a paru important d’évaluer le rendu de Bibble 5. J’ai en effet été très déçu par celui de Lightroom 1, trouvant des écarts trop significatifs par rapport à Capture NX. Il est vrai que le logiciel Nikon est à même de restituer parfaitement les réglages effectués sur le boitier contrairement aux logiciels tiers qui n’y ont pas accès. Heureusement pour beaucoup, la version 2 de Lightroom a introduit la notion d’étalonnage de l’appareil avec des profils très fidèles à ceux de la marque (je pense notamment au mode Neutre ou Portrait que j’utilise systématiquement sur mon D300).
Voici donc les premières images. La première est centré sur des couleurs roses et rouges alors que dans la seconde série, on est plus dans les bruns et bleus.
Je ne note pas à ce niveau-là d’écart flagrant, même si le niveau de l’exposition me parait un peu plus élevé dans BB5 (Rendu en mode Objets).
Cette dois-ci, le rendu est un peu plus différent avec un bleu plus violet dans NX2 que pour les 2 autres logiciels ainsi qu’un rendu du bois un peu plus verdâtre dans NX2 et un peu plus clair et brun dans LR2. En tous cas, la version de BB5 est la plus proche de celle de NX2.
Ci-dessous, la comparaison confirme à nouveau mon sentiment exprimé avec les photos des fleurs. Le niveau d’exposition de BB5 est légèrement plus élevée que dans l’ancienne version.
Cette dernière comparaison du rendu général montre ici l’impact du choix du Rendu sur le contraste et les couleurs. Comme on pouvait s’y attendre le rendu Portrait donne des couleurs moins saturées et diminue le contraste de l’image, rapprochant ainsi le rendu du mode Neutre de NX2. En revanche, on constate toujours le même écart dans le rendu de la couleur bleue.
Après ces aperçus généraux sur les rendus des couleurs, comme de nombreux amateurs, j’ai voulu comparer la performance du moteur de dématriçage en terme de gestion du bruit et du rendu de la netteté. L’ image des fleurs a été prise à 200 ISO alors que celle de la statue est à 800 ISO. Cette fois-ci, il s’agit d’images enregistrées en mode TIFF 16 bits. Voici donc un aperçu dans chacun des cas en zoom 100%.
Dans le première cas, je ne note pas d’écart important en terme de rendu de netteté, sachant que j’ai dans ces exemples laissé les réglages par défaut des logiciels. Le bruit est quasi inexistant et un tout petit peu mieux géré dans la zone du feuillage par BB5 (comparativement à NX2). En revanche, dans le deuxième exemple, le bruit est nettement plus présent dans BB5 que dans les autres logiciels. De plus, le halo (ou aberration) autour de la tête dans la zone d’ombre présente une zone de transition disgracieuse (zone étonnamment absente dans LR2).
Conclusion provisoire :
Il ne s’agit pas à travers ce premier test de tirer des conclusions définitives sur cette nouvelle version. Cependant, à travers ces quelques exemples, j’ai pu noter les performances très appréciables du logiciel tant du point de vue de la vitesse d’exécution que du rendu général des couleurs. En revanche, la gestion du bruit semble pour l’instant en léger retrait. Et malheureusement, l’implémentation de Noise Ninja ne résolvera qu’en partie le problème puisque par ailleurs il agira de façon plutôt négative sur la netteté.
En tous cas, j’espère que cette première prise en main vous donnera l’envie de savoir un peu plus sur ce logiciel qui pour un prix très raisonnable (140 € aujourd’hui) pourrait venir faire du tort à plus d’un !
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