Magazine Cinéma
En rentrant ce soir à mon domicile j'ai appris que Dany Boon avait l'intention de ne pas assister à la cérémonie des César qui se déroulera dans une dizaine de jours. La raison invoquée est la jalousie provoquée par l'énorme succès de "Bienvenue chez les ch'tis" dans le microcosme du cinéma français. Je ne sais pas si cette attitude est juste ou responsable mais l'acte a le mérite de lancer le débat.
Il est clair que il n'y pas une adéquation systématique entre un nombre d'entrées en salles et un palmarès cinématographique mais le fait que le long métrage de l'humoriste préféré des français ne se retrouve nominé que dans une seule catégorie à de quoi nous choquer ou du moins nous interroger.
Certes le choix des membres de l'Académie des arts et techniques du cinéma est souverain et respectable dans l'absolu mais chaque fois que le cinéma français voit naître un long métrage drôle, louangé par la critique et encensé par la population, la place de la comédie au sein de ce monde quelque peu hermétique fait débat.
Je suis pour un cinéma populaire de qualité. Un cinéma de comédie pure qui permet aux gens de s'évader, d'oublier leur soucis de la vie quotidienne. Mais je suis respectueux des autres genres. Le drame, le fantastique, le polar ont également leur place.
Dans le cas des ch'tis et des vingt millions d'entrées (et pas de spectateurs, nuance) le message peut être lu ainsi de manière basique "rien à foutre du succès populaire, les césar récompensent des films "sérieux", on reste entre nous et c'est mieux ainsi..."
Ce choix de tourner le dos au long métrage que les français ont porté au firmament peut provoquer à terme un malaise voire une scission entre le public et des gens coupés des réalités de notre temps et pressés de s'auto-congratuler.
Les César sont-ils devenus une institution trop vénérable, pas capable d'évoluer avec son temps ?.
La seule chose que je sais est que l'idée de créer une catégorie "César de la meilleure comédie" serait une grossière erreur. Les comédies doivent être évaluées, jugées et recompensées parmi les autres longs métrages mais pas parquées, exilées dans un coin.