La disparition de Richard Taylor, Arnaud Cathrine

Résumé (quatrième de couverture) : "Qui est Richard Taylor ? Un fils et frère modèle, l'époux ordinaire d'une vie trop commune, un jeune père sans relief, un banal employé de la BBC ? Un peu tout cela à la fois. Pourquoi vient-il fuir sa propre existence ? La réponse ne sera jamais donnée qu'en creux, par ouïe-dire, au gré des témoignages d'une dizaine de femmes l'ayant côtoyé avant ou après sa disparition. Parmi elles : l'épouse, la mère, la voisine de palier, la collègue de bureau, l'amie transexuelle, l'amante sans lendemain, l'attentionnée psychiatre, ou encore la dramaturge suicidée Sarah Kane..."

Avis d'Antigone : Une structure véritablement originale pour ce roman !

Chaque personnage, au travers du chapitre qui lui est consacré (souvent tinté d'humour), apporte son témoignage et donne du relief au périple de cet homme, perdu dans sa vie, qu'est Richard Taylor. J'ai aimé suivre le labyrinthe de ces portraits comme autant d'indices pouvant expliquer la fuite d'un individu, quittant tout et tout le monde... J'ai pris du plaisir lors de cette lecture, mais les derniers chapitres m'ont un peu désarçonnée... A lire, tout de même, comme un road movie !

Extrait : "La décision de Rebecca Swift

Crois-moi : j'avais décidé que je n'aimerais pas Richard. Qui plus est, j'avais décidé que je n'en parlerais à personne (ce qui forme assez vite et couramment la matière d'un secret de polichinelle, j'en conviens).

Ma décision était donc de ne pas aimer Richard. Ne pas céder à l'hypothèse amoureuse, ni même et surtout au sentiement amoureux (si tant est qu'à un quelconque moment il y eût une chance pour que Richard cède lui-même à ladite tentation, ce qui reste à prouver, je te l'accorde).

Ma décision ferme et irrévocable était donc de ne pas l'aimer.

J'ai connu Richard il y a un an. Il est entré à la BBC juste avant moi. J'ai dû t'en parler une ou deux fois, en passant, avec l'air de ne pas y toucher... Notre collaboration allait bon train : j'écrivais les textes des bandes-annonces, lui montait les images. Je n'avais jamais exercé ce métier idiot avec autant d'allant, je te le certifie. Et, humaine trop humaine, je ne pense pas avoir identifié immédiatement la source de mon enthousiasme soudain."