Ce sont donc trois ex-Beta Band qui sont aux commandes de cet ovni délirant et euphorique : Gordon Anderson (également The Lone Pigeon), Robin Jones et John Maclean. Après un premier Ep en 2006 intitulé Alienoid Starmonica, et avant le deuxième Lp de 2008 plus sobrement nommé Luna (encore non écouté) se situe ce cours d’astronomie pour chiens. Et vu l’indifférence inexplicable dans laquelle sont sortis ces bijoux, autant donner de la confiture aux cochons ! Car ici on a droit à soixante quinze minutes de musique imprévisible, réparties sur onze titres qui ont tous leur place au panthéon de la pop psyché, aux cotés de leurs idoles et références.
Parce que oui, on l’aura compris, Gordon Anderson est un grand obsédé des 70’s. Et cette bande d’allumés en kilt assume tout à fait son côté hippie. Hippies de l’espace mais hippies quand même. Et d’ailleurs dans "The happy song" où le mot happy est répété autant de fois qu’il est possible de le faire, le power flower est largement invoqué. Effet appuyé par l’heureuse tendance des trois énergumènes à chanter de concert, à tout moment, quand ça leur chante justement. Un titre qui ne dépareillerait pas sur le New Magnetic Wonder des Apples In Stereo tant l’humeur est à l’optimisme. _
Ainsi se sont également -et surtout- les grandes figures de la pop sixties qui sont à l’honneur dans les coins et recoins de ce disque. Les Byrds de Fifth Dimension en tête, bien évidemment les Beatles du Sgt Pepper, ou le funk de George Clinton sur l’étrange et fascinante funky-pop song "Robot man". Sur "Tomorrow", l’harmonica s’invite dans l’une des rares chansons désespérées de l’album. Un onirisme planant exposé aux harmonies vocales de presque six minutes encore.
Un peu plus loin la folie s’empare de "Rox", électro hip-hop de foire où le Robot Man refait son apparition, pour céder sa place à une musique d’inspiration indienne, à un synthé sorti de nulle part et à un phrasé final à la Oasis. Ebouriffant de diversité et de cohérence. "Only waiting" quant à elle ne fait pas qu’attendre puisqu’à mi chemin le titre s’emballe en joyeux bordel symphonique dont le Beta Band avait le secret. Comparable à mon avis à se retrouver bloqué sous acides dans une machine à laver en marche.
Et puis clôturant le disque il y a "Caravan", morceau fleuve de seize minutes (cachées) qui débute tout en orgues en terres américaines, et qui petit à petit décolle vers on se sait où, quelque part dans le ciel. Une fuite en avant qui annonce le travail de Panda Bear et de ses acolytes, rien que ça. Malheureusement (ou non) The Aliens n’occuperont probablement jamais la place qu’ils méritent. Il y en a même pour dire qu’ils n’existent pas. Allez savoir. The trust is out there.
En bref : N’y a-t-il que moi qui perde les os à l’écoute de tout ce que sort cette fine équipe écossaise ? Onze morceaux tournés vers les étoiles, de la pop psyché de haut vol, un délire de chaque instant… J’en rajoute ?
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Le site officiel (interactif), le Myspace et un remix par Hot Chip
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Les clips de "Setting sun" et "Happy song" :