Magazine Science & vie

Des levures pour étudier les maladies neurodégénératives

Publié le 10 février 2009 par Benjamin Tolman
levure Agrandir l'image

France - Une équipe de l'Institut Pasteur associée au CNRS vient de démontrer qu'une levure peut être utilisée comme modèle cellulaire d'une atteinte neurodégénérative rare et sévère affectant les adolescents. Cette découverte pourrait apporter à la recherche un outil inattendu et particulièrement performant pour étudier cette pathologie, mais également d'autres maladies liées à la dégénérescence des cellules nerveuses.

Benoît Arcangioli et Samia Ben Hassine, deux chercheurs de l'Institut Pasteur, viennent de montrer comment la levure Schizosaccharomyces pombe peut mimer, à l'échelle d'une cellule unique, le syndrome observé chez l'Homme dans les cas d'une ataxie spinocérébelleuse, une maladie neurodégénérative rare et grave qui se manifeste chez les adolescents par des pertes d'équilibre et de coordination des mouvements, et conduit au décès vers l'âge de 25 ans. Cette pathologie s'explique par la mort progressive de cellules qui ne se divisent pas, en particulier des neurones du cervelet, chargés de transmettre les informations aux membres et au cerveau.
 
Grâce à une souche de levure mutée, les scientifiques ont pu mettre en évidence la similitude des « symptômes » observés chez cet être unicellulaire et chez l'Homme : les levures déficientes programment en effet leur propre mort quand elles ne se divisent pas, comme les cellules nerveuses des patients humains.
 
"Les levures étaient connues depuis 20 ans pour être de puissants modèles de cellules humaines en division, pouvant ainsi mimer des processus de cancérisation. Aujourd'hui, nous montrons qu'elles peuvent également, à l'inverse, se comporter comme des neurones, c'est-à-dire des cellules qui ne se divisent pas !", explique Benoît Arcangioli. La mise au point d'un tel modèle devrait donc non seulement fournir un outil d'étude original de l'ataxie, mais ouvrir aussi des perspectives d'exploration inédites pour mieux comprendre la génétique d'autres maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson.

crédit photo : Masur


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Benjamin Tolman 12180 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine