Un coquillage, une conque touchent là un crâne, ici le limon bouge, libère une bulle qui monte du fond de l’Océan, non pas pour hurler, se plaindre ou haïr, mais juste, chargée de hautes ténèbres, pour s’offrir tranquille à la lumière.
Si on ignore la Relation, on la subit, on vaque en sous-relation. Si on la pense et qu’on la vit et qu’on l’agit, on lui imprime des éclats d’imaginaire, des éclairs de poétiques, des visions de politiques, on l’oblige à beauté. L’exploitation, le crime, la domination n’ouvrent jamais au sens de la beauté.
Il n’ y a pas de beauté dans les mémoires solitaires, les fondamentalismes, les Histoires nationales sans partage, les épurations ethniques, la négation de l’autre, les expulsions d’émigrés, la certitude close. Pas plus de beauté dans l’essence raciale ou identitaire. Pas de beauté dans le capitalisme de production, dans les hystéries de la finance, les folies du marché et de l’hyperconsommation.
Le déficit en beauté est le signe d’une atteinte au vivant, un appel à résistance. Auprès de la beauté, la résistance, l’existence, le politique se charge de l’énergie du vivant. René Char : « Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté. »
Aimé Césaire : « La justice écoute aux portes de la beauté. » Maintenant, y-a-t-il beauté à se ressouvenir ensemble ? Faut-il au contraire et seulement exiger créance, réclamer la dette, peser l’usufruit.
Edouard Glissant, Patrick Chamoiseau : L’intraitable beauté du monde. Galaad Editions. 57 Pages. Paris Janvier 09
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Jean-Sébastien Bach- Nigel Kennedy: BWV 1060. Allegro.
A toi qui me lis de l'autre côté de l'Océan (Baie de Sept-îles), je t'embrasse en "relation".
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Steve Reich. Musique pour 18 musiciens. Trailer for new music ensemble.