Les policiers de Portland, dans le Maine (nord-est des Etats-Unis), n'ont plus la même image depuis la sortie en début d'année d'un calendrier présentant les poèmes de plusieurs d'entre eux.
L'agent Alissa Poisson appartient à ce cercle de flics poètes et ses vers habillent la page de janvier. Dans "The Things I Carry" (les choses que je porte), elle confie ce qu'elle ressent en portant au quotidien un pistolet Glock de calibre 45, un couteau, un spray au poivre, des menottes, une matraque et deux rangées de balles...
"Ce boulot nous oblige à garder nos émotions en boîte", explique-t-elle. "C'est un travail très dur et quand on se laisse envahir par les émotions, il devient encore plus dur."
L'idée de cet inhabituel calendrier a jailli à la mort accidentelle d'un sergent du département de police de Portland. Ses collègues n'ont appris qu'à ses obsèques qu'il était aussi poète à ses heures.
Les poèmes publiés traitent tous de la condition de policier. "Nous aimons ça, l'uniforme, l'insigne, la justice", écrit le lieutenant Mike Sauschuck dans "Fishbowl" (aquarium). "Nous détestons ça, l'ordinateur, le stylo, le droit..."
"Nous avons des émotions et des sentiments comme tout un chacun", se justifie-t-il.
AP