Les chiffres provisoires pour l'année 2008 viennent de paraître : les opérateurs du commerce extérieur.pdf (Ces chiffres émanent des douanes).
Si on se penche sur le cas des PME indépendantes, on constate que les chiffres alarmants en matière de baisse du nombre d'exportateurs (-3.1% par rapport à 2007 sur la globalité) touchent plus spécifiquement les entreprises de moins de 250 salariés (surtout les moins de 20) non rattachées à un groupe. Et comme les partenariats avec l'Europe ne semblent pas encouragés (-4.2% d'exportation en provenance de la France!!!), on constate que les chiffres continuent de baisser en direction des pays limitrophes alors qu'ils sont en hausse si l'on regarde vers l'Europe élargie.
Et pendant ce temps-là, on continue d'importer : +2.7% et d'acheter aux Chinois et aux Américains.
Les PME indépendantes et partenaires de l'Allemagne, du Royaume-Uni, d'Espagne, d'Italie, etc... doivent-elles réorienter leur stratégie pour autant?
S'affranchir de l'appartenance à un groupe, c'est :
- garder l'autonomie vis à vis de ses décisions en matière de développement et de choix de prestations et de partenariats.
- se protéger des conflits d'intérêts en matière de production et d'innovation, et donc préserver ses capacités de créativité et de création de valeur (je ne parle pas seulement en termes financiers, mais en termes de brevets et de culture entre autres).
- renforcer des spécificités, des compétences recherchées et promouvoir l'expertise et l'exception.
(...)
De quoi ont besoin aujourd'hui les PME, qui en plus de voir se boucher les voies de l'exportation, subissent de plein fouet les effets de la crise en augmentant leurs cas de défaillances? Pourrait-on enfin envisager vraiment :
- une politique européenne de partenariats fondée sur la complémentarité des expertises.
- la formation des dirigeants dans les domaines de la stratégie et du long terme pour leur permettre de mieux affronter les travers que la société inflige à leur autonomie. (augmenter les budgets et ouvrir des fonds pour les dirigeants non salariés)
- un recensement en termes de réels pôles de compétences pour éventuellement lier le monde de la recherche (en crise!...) davantage à ces entreprises privées, et développer ainsi d'autres formes de partenariats déjà existants, et ce qui serait souhaitable, fondés sur une stratégie plus globale.
- et surtout qu'on s'intéresse à elles... enfin et pour de vrai.
Le retrait de la taxe professionnelle est un signe vers les PME mais qui met l'accent de nouveau sur... le cash! Alors que... comment dire... tous les signes de la ruine sont dans les chiffres : on privilégie les grands groupes, ceux qui font parler d'eux et qui communiquent, qui rachètent la presse, entrent dans toutes sortes de partenariats qui ne font pas toujours grandir l'image de la France et le rattachement à l'Europe.
Mais l'exportation a baissé aussi pour les grands groupes, même si c'est moins sensible. La France et l'Europe ont tout intérêt à réfléchir sur ce qui crée leur richesse et leur culture davantage que leur identité, qui en France est assez connotée "papiers" et "réseaux"... tout est lié finalement... aïe. De même qu'il faut pour entrer en France des papiers et un carnet d'adresses, il faut pour en sortir... des en-têtes et des carnets d'adresse. A changer... encore.