Bruckner nait le 4 septembre 1824.
À 10 ans, il est en mesure de remplacer son père à l'orgue paroissial. Ses parents l'envoient compléter sa formation musicale auprès de Weiss. Celui-ci l'initie pendant près de deux ans à la théorie musicale, l'harmonie, l'orgue. Il s'essaye déjà à cette époque à l'improvisation sur l'orgue. En 1837, son père décède et il est conduit par sa mère à l'Abbaye de St-Florian. Le jeune garçon passe trois ans dans ce havre de paix.
Ces trois années le marquent toute sa vie. Il y reçoit une solide formation générale et musicale. Il prépare ensuite le concours d'entrée à l'École normale de Linz. Il y est admis et en 1841, il obtient le diplôme d'adjoint instituteur. En 1843, il est nommé près de l'Abbaye et peut y suivre des cours auprès de Schläger pour les chœurs et de Zenetti pour les claviers. En 1845, il est instituteur titulaire.
(...) Le désir de composer intervient en 1863 en assistant à une représentation du Tannhäuser de Wagner. Ce choc lui fait composer sa symphonie en ré mineur (1869) qu'il baptise plus tard de nulle, l'estimant insuffisante, puis coup sur coup, les Messes en ré mineur, en mi et en fa.
(...) Âgé de cinquante ans, il est toujours méconnu comme compositeur, d'autant plus qu'il doit faire face à l'opposition farouche d'Hanslick, célèbre critique musical viennois, opposé à l'école wagnérienne. En 1879, il compose un quintette à cordes, sa seule œuvre de musique de chambre avec un quatuor composé en 1862.
Bruckner connait son premier triomphe viennois avec sa quatrième symphonie en 1881, & la consécration internationale n'est obtenue qu'avec la 7ème symphonie, la seule avec la sixième, qu'il n'a jamais remaniée ultérieurement. En 1886, nouveau succès avec le Te Deum que même Hanslick admirera.
Sa neuvième symphonie demeure inachevée. Le Maître s'éteint à Vienne le 11 octobre 1896.
Bruckner est à placer au rang des plus grands symphonistes. Ses symphonies sont caractérisées par l'ampleur, la sonorité cuivrée dominante, l'utilisation du choral instrumental et de motifs tirés du folklore autrichien. Dans les pays latins, on a longtemps considéré l'œuvre de Bruckner comme typiquement autrichienne et, par là-même, réservée aux oreilles germaniques ou anglo-saxonnes. L'originalité de Bruckner lui vaut aujourd'hui l'enthousiasme croissant de nombreux mélomanes et musiciens.
En outre, il ouvre la voie à Mahler (par ailleurs son élève à Vienne) par l'audace qu'il déploie en explorant les limites de la tonalité, et il mérite de figurer parmi les plus grands symphonistes de l'histoire de la musique. La profondeur spirituelle de son œuvre, notamment des divers mouvements lents de ses symphonies, ne laisse aucun mélomane insensible.