Les mimiques de Jim Carrey m'ont toujours un peu ennuyé. Avec sa dentition et sa trombine à la Jerry Lewis, j'ai longtemps pensé qu'il n'en était qu'une caricature, ou tout au plus un succédané. Je suis aujourd'hui persuadé d'avoir eu tort. Je crois que c'est sa prestation dans l'excellent "The Truman Show" qui m'a convaincu que cet homme était bourré de talent. La projection de "Yes Man" n'a fait que le confirmer.
Dans cette comédie déjantée, l'acteur canadien interprète un type qui a renoncé à la vie. Depuis sa séparation avec son ex, Carl Allen vit replié sur lui-même et n'est plus à proprement parler fréquentable. Il décline systématiquement toute invitation et va même jusqu'à oublier la soirée de fiançailles de son meilleur ami.
Sa métamorphose viendra de sa participation à un cours de développement personnel (l'un des moments les plus hilarants du film) où il lui est fortement suggéré d'abandonner le "non". Désormais, il lui faudra dire oui en toute circonstance, ce qui le conduira, comme on peut s'en douter, dans les situations les plus improbables mais d'une cocasserie redoutable. Ici, Carrey n'en fait pas trop avec sa bouche. L'ensemble est finement joué, et la très séduisante Zooey Deschanel complète agréablement le casting. Cette dernière, fille de la comédienne Mary Jo Deschanel (Twin Peaks), était récemment à l'affiche de "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford". Dans "Yes Man", elle incarne une jeune femme un peu fantasque et imprévisible qui entraînera Carl le timoré dans des situations tout-à-fait rocambolesques. Une réussite d'un bout à l'autre.