J’adore Shakespeare. Un amour venu sur le tard, qui s’est construit peu à peu, sur la base d’une estime réciproque (ben quoi ? Qui vous dit que ce brave Will ne m’aurait pas estimée si l’on avait eu une chance de se rencontrer ?). Du solide, pas un de ces vulgaires coups de foudre qui vous lancent tellement de poudre aux yeux que vous ne pouvez plus rien voir, et qu’après vous en faites des proverbes qui causent d’amour, d’aveugle et de borgne devenu roi (hmmm… cela pourrait faire un bon sujet pour une pièce maintenant que j’y pense).
Je suis en train de terminer la lecture d’un petit livre de Bill Bryson qui fait le point sur ce que nous savons de la vraie vie du plus célèbre des dramaturges. En résumé, pas grand-chose. Faut dire qu’à la fin du XVIe, début du XVIIe, les gens n’étaient pas terriblement organisés pour la mise à jour régulière de Wikipédia, et du coup, y a de sérieuses lacunes.
Un des faits amusants que rapporte le sieur Bryson, c’est qu’on a trouvé dans les papiers de l’époque près de 80 façons d’épeler le nom de Will, des variantes allant de « Shappere » à « Shaxberd ». Parmi la douzaine de signatures de la main du barde qui sont parvenues jusqu’à nous, il n’écrit pas son nom deux fois de la même façon, et en tout cas jamais dans l’orthographe qui est maintenant universellement admise, c’est-à-dire Shakespeare. Bigre, je suis bien contente de ne pas avoir vécu à cette époque : le boulot de correctrice devait y être infernal !