Petite réaction aux différents billets publiés dernièrement sur la notion d’éducation au web.
Je pense notamment au très joli texte de Martin et à la réflexion d’Alexis Mons qui explique que selon lui « Il ne suffit plus d'apprendre le web, il faut maintenant, et d'urgence, apprendre à maîtriser son moi en ligne, ce qui passe notamment par une acquisition précoce de la compréhension de la notion de média, d'image publique, etc. ». Magnifique illustration quand on voit le buzz sur Amandine : et là, on se dit ,« mais où sont les parents !? ».
La maitrise de son identité numérique sur le web va sans
aucun doute continuer d’alimenter les débats encore longtemps. J’ai d’ailleurs moi-même pu vérifier en
vrai qu’il était assez facile de « mettre en récit » la vie
(professionnelle) de quelqu’un uniquement à partir de Google.
Ce que peu de personnes savent (en tout cas, je ne le savais pas avant que ma femme me l’explique), c’est que les pouvoirs publics s’intéressent de très près au sujet, notamment l’éducation nationale. Il existe en effet depuis plusieurs années une volonté de former et d’encadrer à la fois professeurs et élèves à l’usage des nouvelles technologies. Cela s’appelle le B2I, le Brevet informatique et internet.
L’ambition est louable : « son rôle, précise la circulaire, est de dispenser à chaque futur citoyen la formation qui, à terme, le mettra à même de faire des technologies de l'information et de la communication une utilisation raisonnée, de percevoir les possibilités et les limites des traitements informatisés, de faire preuve d'esprit critique face aux résultats de ces traitements, et d'identifier les contraintes juridiques et sociales dans lesquelles s'inscrivent ces utilisations. »
Malheureusement, dans les faits, ce brevet, qui n’est pas un diplôme, se contente souvent d’aborder les problématiques de traitement de texte, de création d’email (!), voir de recherches d'information sans aborder de façon structurée la gestion de son image, la traçabilité, la vérification de l’information, ....De fait, les professeurs sont souvent eux-mêmes un peu « largués » face à leurs élèves.
Souvent dispensé de façon aléatoire et très mal organisé, cet enseignement devrait faire partie intégrante de ce que l’on appelait à mon époque (mais cela remonte) l’Education Civique, l’apprentissage de la citoyenneté. Au même titre que la sécurité routière ou les notions de développement durable par exemple.
Encore faudrait-il que tous les établissements scolaires soient équipés de PC… mais ça, c’est une autre histoire !