En dessous du chapeau-mayo s'enchaînent les échanges déjantés d'un masochiste fini, entrelaçant les murailles de guitares saturées mais sans tâches avec les riffs acerbes et futuristes, fondus dans une masse mouvante retournée; la voix, mixée au poil, sonne comme un Bowie sous LSD, élancée, étirée, infinie (Kill me (before I kill you)). Le rock'n'roll crasseux déboule et déchire l'ambiance avec Maker, sonnant presque comme une version secouée d'un titre des Ô grands Aqua Nebula Oscillator, où la voix enfoncée dans un brouillard vaporeux fait avancer le rythme et la mélodie (Certes, presque inexistante). Parfois on a l'impression de viser un poisson dans la mer du haut d'un avion à pleine vitesse, noyant la réalité dans un bocal avec des infusions pianotées semi-conscientes, et un gros soundfont pompeux nappé de guitares traînantes (Painkiller). Peut être un peu trop lourd, ces soundfonts imposants et omniprésents tout au long de l'opus, et qui remplissent l'espace comme un cannot de sauvetage rose qui se gonfle d'un coup dans les toilettes du TGV Paris-Strasbourg (Quoi? Vous n'y avez pas encore eu droit?). Peut être aussi un peu trop d'effets sur la voix, des reverb + chorus ou parlophone sans fil du gréviste écologiste, effets qui s'additionnent aux milliards déjà ajoutés sur les autres instruments; à la fin, ça fait un peu trop, on s'emmêle et l'envie de passer à la chanson suivante démange.
Ce trip psyché noir, glacial et nébuleux dépasse l'univers, écrase les minuscules planètes et mange les galaxies comme des petits pains au chocolat fumant, avec quelques petits dégats techniques sans grande importance.
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// The December Sound - Kill me (before I kill you) (Zshare)mp3 // The December Sound - Maker (Zshare)