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De prime abord, LOL fait peur.
Un lycée bourgeois regroupant une population encore plus bobo que leurs parents, des jeunes sortant tout droits d’une pub pour gel, tout en mèches et en fashion attitude, avec un language MSN à base de « trop pas » et autres « tepu ». On échappe de peu à la tektonik, pour se coltiner la future jeunesse UMP, l’héroïne de la Boum en plus.
On a les références qu’on mérite.
Sauf qu’on ne peut pas garder cette acidité de façade très longtemps.
Les premiers échanges entre les lycéens prêtent à sourire, façon sitcom AB du pauvre, mais l’on voit rapidement poindre une vraie qualité d’écriture dans cette bande là, à l’instar de la tirade d’introduction déclarée par une Lola très en verve. Le personnage prend joliment vie grâce à Christa Theret, jeune actrice pétillante et pleine de fraîcheur, qui illumine tout le cast et se permet même de tenir facilement tête à des acteurs de haute tenue.
LOL a donc tout d’une sacrée bonne surprise, sorte de radiographie d’une jeunesse dorée, plongée dans les méandres des complications sentimentales et de l’incompréhension entre les espèces (garçons et filles) et générations (parents et enfants). Le tout débouche sur des scènes vraiment drôles, et à une relation mère fille touchante, surtout lorsqu’elle met une mère en face de ses convictions, qui paraissent bien moins évidente lorsque sa fille se met à profiter au maximum de la libération féminine. Le parallèle entre les relations amoureuses des deux personnages est ainsi finement traité, avec une Sophie Marceau enthousiasmante et pleine de vie, à mille lieux de son personnage publique.
Plutôt réaliste dans sa représentation du comportement adolescent (les scènes MSN), le film surfe sur l’air du temps, ne fantasme pas une jeunesse rêvée (on y boit, on y baise et on fume) et soigne une BO aux petits oignons. C’est certainement un peu trop superficiel, artificiel pour être honnête, s’assurant un succès bien établi, mais il n’empêche qu’on passe un bon moment, loin du déferlement d’hormones acnéique redouté.