Ou plus précisément, il fait partie de ceux qu'on appelle mes amis sur Facebook, comme je fais partie des siens. La réciproque est d'autant plus à prendre avec des pincettes qu'il en compte plus de 3000 et que le terme "ami" apparait quelque peu galvaudé. Mais passons !
J'ai donc le plaisir et la joie de pouvoir contempler l'auteur que j'ai admiré pendant de longues années découvrir ce réseau social qu'on ne présente plus, notamment via ses derniers statuts.
Statuts du jour... (on ne pourra pas me reprocher d'avoir choisi !)
Bernard s'est remis au travail. Son héroine (après de tumultueuses aventures) est un peu fatiguée, mais elle a un bon moral. Son copain pour une fois la soutient.
Ce n'est pas le premier statut dans le genre, mais très honnêtement, je ne rejoins absolument les 23 commentateurs de ce statut. Qu'est-ce qu'on s'en fiche ? Ce n'est même pas du teasing, ça ne donne aucune information, et pire encore: ça dépiaute l'œuvre finale !
En effet, révéler les détails de l'élaboration de l'oeuvre la rend on ne peut plus banale et casse toute la magie du résultat final que l'auteur, quel qu'il soit, a pu construire (ou pas). Imaginez la Joconde à peine esquissée (on serait au niveau d'un cheveux ou d'un arbre d'arrière plan), trois notes en MIDI censée appartenir à une symphonie. Quel intérêt ?
Bernard tient à rappeler que le livre sur lequel il travaille sortira le 1er octobre 2009. Avant la NOUVELLE ENCYCLOPEDIE DU SAVOIR RELATIF sortira le 1 er AVRIL 2009.
Bon, bah là on apprend rien non plus, le coup de l'ESRA, c'était déjà annoncé, mais passons, et sur le bouquin d'octobre, y'en a un qui sort chaque année à la même date...
En plus, ça ne respecte pas la nétiquette (vivent les majuscules !).
On me rétorquera que ça permet une interactivité avec les lecteurs, et que peu d'auteurs prennent le temps de le faire. C'est donc un génie altruiste, CQFD.
Au delà du fait que ça nuit à sa productivité (comme pour la plupart d'entre nous), je serais fort volontier d'accord, si c'était une démarche globale et cohérente. Et c'est malheureusement loin d'être le cas.
Sûrement pour des raisons de temps et de disponibilité (mais quand on a des ressources, il parait qu'on trouve des moyens ?), l'auteur qui blogue régulièrement ne permet pas à ses sacro-saints lecteurs de commenter ses billets, et c'est bien dommage. Autant certains donnent à réfléchir, comme quelques unes de ses meilleurs romans, ou relatent simplement l'actualité des romans, conférences et autres émissions télé, mais d'autres sont particulièrement affligeants... et mériteraient je pense quelques commentaires...
Et c'est si dommage, alors qu'il semble pourtant vouloir créer cette intéractivité qui lui serait tout à fait profitable.
Mais Monsieur Werber, vous ne pouvez pas filtrer vos lecteurs. Soit vous acceptez une vraie relation à double sens, avec ses compliments et ses critiques, soit vous ne mettez rien en place. C'est comme une élection dite démocratique où l'on ne peut voter que pour un parti sans aucun opposant. Pour dialoguer, il faut être deux, et je suis persuadé que cela vous permettra d'être encore plus différent, dans le très bon sens du terme.
Je me permets au passage une petite pique mais qui pose une autre question.
Werber disait sur son blog (26/06/08):
Je vous renvoie au second statut Facebook cité dans ce billet... Manifestement ça commence à communiquer grave sur ce qui est en cours d'écriture (et ce n'est pas la première fois), et qui sera publié en octobre.
La question est donc:
Et celle qui en découle, et que j'avais déjà soulevée:
Est-ce que la dégradation (selon moi) de la qualité de ses œuvres y est liée ?Dernière question pour la route:
Est-ce que l'avis d'un simple lecteur, même s'il émet une - vraie mais pourtant sincère - critique a une chance d'être pris en considération ?Il est assez drôle de voir comme toute fréquentation d'un artiste, aussi relative soit-elle peut le faire descendre de son piédestal...