Une femme sans qualités est un premier roman au féminin, une confession à fleur de peau, déroutante, dérangeante, pudiquement douloureuse.
La narratrice écrit une lettre à l'homme qui l'a fait chavirer, celui avec qui, une relation est possible. Pour la première fois, elle décide d'écrire, de prévenir qu'elle n'est une femme pas
comme les autres.
Derrière cette belle plante, trentenaire, que les hommes trouvent irrésistiblement sexy et les femmes par conséquent dangereuses; la souffrance est tapie dans son
beau corps depuis ses 18 ans. Le jour où brutalement on lui dit qu'elle est stérile, qu'elle ne sera jamais comme "les autres"...
Comment faire pour survivre, pour échapper à sa condition ? Vivre et assumer sa différence?Vivre à cent à l'heure, se consumer de fêtes, d'hommes, de travail, de
voyages, une façon de combler ce vide qui ronge progressivement tout son être...éviter de s'attacher à un homme, celui qui pourrait être le miroir de tout ce qu'elle ne pourra jamais
construire.
Trois villes sont au coeur de cette narration, trois villes qui quelque part réflètent l'état d'esprit de la narratrice: Paris et le choix d'un 8e arrondissement
superficiel et impersonnel, Ibiza, l'eldorado de soleil et d'évasion; et Shanghai, ville de LA première rencontre avec "lui", grouillante de vie, moite et suffocante qui lui fera prendre
conscience de son profond malaise.
Un premier roman d'une grande profondeur. Une écriture fine et fièvreuse qui me fait penser sans parallèle trop abusif, au meilleur de Nina
Bouraoui dans Les mauvaises pensées.
J'ai beaucoup aimé, vous l'aurez deviné.
Plusieurs extraits du livre chez Clarabel qui est enthousiaste :c'est par ici.