Le mental ne suit pas. Je suis arrivé ce matin, nous étions cinq au bureau, c'était déjà quatre personnes de trop. Quatre personnes, c'est beaucoup de chair à presser par dessous la porte pour qu'il n'en reste rien. Je suis arrivé ce matin, j'ai refermé derrière moi, la poignée m'est restée dans la main, puis de ma paume vers le sol (le fracas dès neuf heures, c'est un peu le bruit du mixeur qui s'échappe) : un signe.
J'aurais sans doute dû faire demi-tour de suite, refermer la porte sur l'envers, balancer la poignée. Profiter de la brèche qui s'ouvrait devant (derrière) moi. Et déchirer le contrat que je suis censé signer sous peu. Tout ce temps coincé entre ces murs, c'est du temps vide, heures aspirées via siphons muets interposés. Tout ce temps où je n'écris rien, pas, où mes mots retombent.
Il aurait fallu que je refuse de prolonger, de passer à temps (trop) plein. J'ai encore beaucoup de travail à fournir et Coup de tête à reprendre, au-delà. Le livre des peur primaires me demande beaucoup de temps (à l'intérieur), c'est compliqué. Ma dernière semaine (semi) libre, je devrais la rentabiliser au mieux et pourtant je me lamente, d'avance, devant la possibilité de laisser ce temps se perdre. Il faudrait assumer au fond, assumer et faire mieux.