Canada - Comment certains porteurs du VIH réussissent-ils à contrôler la progression de leur infection de façon naturelle et ce, sur une longue période ? Voilà une des questions que va examiner une nouvelle étude canadienne, dirigée par le Dr. Cécile Tremblay, médecin-chercheur au Centre hospitalier universitaire de Montréal.
Alors qu'un vaccin contre le VIH se fait toujours attendre, il est devenu clair que l'accent doit être mis sur la recherche fondamentale. L'une des meilleures approches, dans cet effort de développer des vaccins efficaces, consiste à étudier des sujets malades du Sida contrôlant leur infection de façon naturelle, et ne manifestant qu'une progression tardive de la maladie.
Appelés progresseurs lents, ces personnes représentent moins de 1 % des patients porteurs du virus du Sida. Leur étude devrait permettre de répondre à plusieurs questions. Parmi elles : qu'est-ce qui constitue une réponse immunitaire protectrice ? Quels sont les facteurs expliquant la diversité du virus ? Peut-on développer des anticorps neutralisants contre la maladie ? Et, à la lumière des réponses obtenues à ces questions, comment peut-on développer un vaccin efficace ?
Pour mener à bien une telle étude, les scientifiques doivent avoir accès à une banque suffisamment large de progresseurs lents. Dans ce but, le Dr. Tremblay a mis en place un groupe d'étude unique, réunissant de tels sujets au Québec. Avec le support financier des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), ce dernier sera ensuite étendu à travers le pays.
Le projet porte sur la détermination prospective de l'histoire naturelle de la maladie sur une période de cinq ans. Il sera axé sur l'évaluation de l'impact de l'évolution génétique du virus sur le système immunitaire, au moyen de la collecte de données cliniques, démographiques, sociales et comportementales, qui seront analysées en relation avec des données virologiques, immunologiques et génétiques.