Le mois de janvier est terminé, la saison des galettes aussi. Une fois de plus la moisson a été belle, les fèves sont tombées dans l’escarcelle de ma femme sans effort. Sans efforts de sa part puisqu’elle ne mange pas de ce pain là, je n’en dirai pas autant pour moi car je lui sacrifie mon taux de cholestérol pour que sa collection de fèves s’enrichisse. Quelques collègues bienveillants participent à mon effort et m’alimentent en ces petits objets que je lui rapporte pieusement comme autant d’offrandes. Elle les regarde un instant, glisse un commentaire rapide, « Tiens je l’ai déjà celle-là » qui met à mal mon sacrifice physiologique consenti, ou bien « Elle est rigolote celle-ci » qui me redonne le courage pour persévérer. Puis elle les range illico dans le récipient dans lequel repose sa collection. Car ses fèves son empilées en vrac, les doublons conservés, aucune nomenclature dressant l’état de ses possessions. Nous sommes loin des collectionneurs qui exposent leurs trésors dans de petites vitrines ou sur des étagères adaptées à leur passion. Pourtant il y aurait tant à faire avec ces bibelots, créer des scénettes pour des photos humoristiques, ou un petit film d’animation etc. Je note ces idées au fur et à mesure que je les écris, car plus tard quand je serai à la retraite, je pourrai certainement les mettre en œuvre.