Bruxelles. Beaucoup d’encre a coulé à propos des dernières affaires de meurtres, autant inqualifiables que dépassant l’entendement par leur cruauté et mettant en cause la psychiatrie. Curieusement, un point capital est occulté par les professionnels : quels traitements psychiatriques avaient subis ces personnes ? La Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCHR) dénonce depuis plus de vingt ans le danger des traitements psychiatriques et depuis 2003 la FDA* suivie par l’EMEA* reconnaissent officiellement le danger lié a l’utilisation de psychotropes et demandent l’apposition sur les boites, d’avertissements sous forme d’ « encadrés ». De plus, la CCHR, pour informer les professionnels et le public des dangers encourus avec les psychotropes a récemment édité un DVD très explicatif et donnant des témoignages bouleversants très similaires aux précités.
En 2001, Andrea Yates une mère de famille remplit la baignoire et noie consécutivement ses cinq jeunes enfants ; David Hawkins, 74 ans, sans aucun passé de violence conjugale tue sa femme, deux exemples de personnes dont le point commun était : traitement par antidépresseurs(**). Une étude réalisée par Coalition for Drug Awareness sur huit ans, portant sur des crimes réalisés par des personnes sous antidépresseurs, rapporte 950 cas de violences qui se répartissent en 362 meurtres, 45 tentatives de meurtres, 100 actes de violence et agressions dont 13 tueries dans des écoles, 5 attentats ou menaces à la bombe, 24 actes incendiaires, 21 vols, 3 pilotes qui s’écrasent avec leur avion, et plus de 350 suicides et tentatives de suicides. Les adultes mais aussi les enfants recevant des traitements psychiatriques en subissent les conséquences plus ou moins rapidement. Il est bon de se rappeler ce que sont ces avertissements placés sur les boites de psychotropes et le peu de cas qui en est fait. On estime que environ 6000 enfants belges sont sous psychotropes, souvent pour traiter des symptômes* dont on ignore la cause, telle l’hyperactivité.
De plus en plus de praticiens consciencieux dénoncent ces pratiques consistant à se contenter de délivrer des pilules dont on sait qu’elles ne traiteront rien mais qui vont détruire l’individu ou l’enfant. Ainsi le psychanalyste Juan Pundik (Mai 2008) dénonçait : « Nous allons vers un monde de zombies drogués…Au lieu de se demander pourquoi un enfant est triste, ils le droguent ». Le professeur émérite de psychiatrie (cofondateur de la CCHR) témoigne : « Etiqueter un enfant ‘malade mental’ est une stigmatisation, non un diagnostic. Lui donner un psychotrope, c’est l’empoisonner, non le soigner ».
Le journal Vers l’Avenir, du 2 février 2009, va au cœur du problème : « La psychiatrie doit-elle être mise au banc des accusés ? », « Nous ne sommes pas Madame Soleil », « A quoi sert la psychiatrie alors ? » . Le DVD de la CCHR présente des témoignages de psychiatres, de représentants pharmaceutiques, de médecins, et de parents endeuillés. Ils donnent la réponse à la question dérangeante que l’on préfère ne pas poser.
Depuis sa création en 1969, avec plus de 250 antennes dans plus de 34 pays, la CCHR n’a cessé d’enquêter et de dénoncer les violations des droits de l’homme par la psychiatrie ; la CCHR a été à l’origine de centaines de réformes internationales dans le domaine de la santé mentale pour restituer à l’homme dignité et décence.
Pour s’informer, consulter le DVD et se documenter : www.cchr.org
(*) FDA : U.S.Food and Drug Administration. EMEA : European Medicine Agency Symptôme : Phénomène, caractère perceptible ou observable lie à un état ou une maladie.
(**) La FDA signale que les antidépresseurs de type IRSS causent entre autres : irritabilité, hostilité, impulsivité ainsi que akathisie (piétinement incessant), manies, suicides et même idées homicidaires.