Il est nécessaire de connaître sa genèse pour apprécier un tant soit peu En souvenir de nous, tant l'ombre d'Hélène Lapiower pèse de bout en bout sur un film qui, déjà en 1994, parlait du pouvoir du souvenir et de ces personnes qui nous hantent. Pour le reste, le film de Michel Leviant n'arrive guère à dépasser le stade du téléfilm maladroit, créant laborieusement un rythme binaire entre les deux parties. Les segments appartenant au passé sont ensoleillés, souvent guillerets, parlant d'amour avec une légèreté factice mais pas déplaisante, un peu à la Rohmer. À l'opposé, les instants présents, évidemment douloureux, sont lourdement surlignés au feutre noir, avec force pluie, violons, monologues complaisants. Ce manque de nuance, accompagné de dialogues peu crédibles, rend quasiment anecdotique ce qui aurait pu être un jeu de miroirs pour le moins fascinant.
4/10