Sujet : Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que, dans la nuit, vous avez été transformé en enfants. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos enfants. Ils ont été transformés en adultes. Racontez la suite !
Modalités : écrivez l’histoire (minimum 200 mots, max 600) dans les commentaires ci-dessous ou dans un billet sur votre blog avec un lien vers e-Zabel.
Je ne sais pas si j'ai définitivement perdu mon âme d'enfant ou mes neurones avec la maternité, mais j'ai eu du mal à pondre quelques lignes en lien avec le thème imposé. Plutôt que de déclarer forfait, je soumets, au jury clément je l'espère, ma copie:
Quand je me suis aperçue ce matin-là que je m'étais transformée en enfant pendant la nuit, j'ai tout de suite pensé que j'allais passer une chouette journée : pas de boulot, DVD à volonté, méga sieste et prise en charge intégrale de mes besoins par l'adulte de la maison. Sauf que lorsque j'ai appelé ma chef pour l'avertir de mon absence, elle a d'abord cru, au son de ma voix et à ma prononciation, que je lui faisais une blague, puis que je me foutais carrément d'elle et devant mon insistance elle m'a demandé si j'avais passé une soirée arrosée.
Après avoir raccroché, j'ai été obligée de reconnaitre que mon cerveau ne contrôlait plus complètement ma vessie et j'ai du me résoudre à enfiler une couche-culotte. Le chérubin version adulte m'a fait passer un pantalon en velours marron et un sweat à capuche, j'étais habillé exactement comme l'homme qui bataillait pour mettre ses chaussettes. Je me suis aperçue que lorsqu'on mesure 90 cm, brancher la bouilloire, mettre une casserole sur le feu ou même ouvrir le frigo relève de mission impossible. Je me suis donc contentée de ce qui était à portée de main, le chérubin ayant la taille d'un adulte mais l'expérience culinaire d'un enfant de deux ans et demi.
La ballade dans le quartier a constitué le clou de la journée. La mémé du rez-de-chaussée ne reconnaissant aucun d'entre nous s'est adressé au chérubin version adulte en lui demandant s'il était de passage et quand il lui a répondu "caca boudin", j'aurais voulu m'enfuir très loin. J'ai maudit la raideur de l'escalier de l'entrée au vu de la nouvelle taille de mes jambes alors que le chérubin refusait de nous donner la main pour nous aider trop content de pouvoir nous narguer en courant jusqu'au bout de la rue. Nous avons du lui promettre une séance de Tchoupi en rentrant s'il traversait sur les clous en même temps que nous devant les yeux médusés d'une voisine. Quand il est monté sur le toboggan du square au coin de chez nous, toboggan réservé aux moins de 3 ans, j'ai vu des assistantes maternelles pianoter sur leur téléphone portable pour appeler les flics. On a réussi à convaincre "notre papa" de partir fissa en lui faisant miroiter une brioche à la boulangerie. La vendeuse a sûrement trouvé bizarre ces deux enfants qui demandaient à un grand de se calmer s'il voulait sa viennoiserie en sortant mais on a réussi à acheter une baguette. Qui a dit que la vie d'un enfant rimait avec insouciance et tranquilité?