« S’agissant d’audiovisuel, le président de la République a proféré, devant les journalistes et les Français, deux très gros mensonges. Il a déclaré : « Le Conseil des ministres propose un nom qui est envoyé au CSA. Si le CSA dit non, le Conseil des ministres doit redébattre et reproposer un nom. Si le CSA dit oui […], ce nom proposé part aux commissions des affaires culturelles de l’Assemblée et du Sénat, où, tenez-vous bien, il doit être accepté à la majorité des trois-cinquièmes. C ’est-à-dire, et j'y ai tenu, que l’opposition doit être d’accord avec la majorité pour accepter le nom…Vous voyez qu’on est bien loin de la caricature d’un président de la République seul dans son bureau qui va nommer le président de France Télévisions.»
D’une part, c’est bien par décret présidentiel et sur décision personnelle du président de la République, et non pas du Conseil des ministres, que seront nommés les dirigeants de l’audiovisuel public. Premier mensonge.
D’autre part, la majorité des 3/5e du Parlement, contrairement à ce qu’a dit Nicolas Sarkozy, n’est pas sollicitée pour valider la décision présidentielle mais uniquement pour la désavouer. Ce qui supposerait que toute la majorité s’oppose au président de la République, hypothèse parfaitement invraisemblable !
Le système décrit par Nicolas Sarkozy n’est pas celui prévu par la loi mais celui qu’avaient proposé les socialistes, adopté en première lecture par le Sénat et rejeté par l’UMP en commission mixte paritaire au terme de réunions internes à la majorité pilotées directement depuis l’Elysée.
M. Sarkozy ne saurait donc plaider l’ignorance, il ne s’agit que de mensonges. On peut regretter qu’aucun des journalistes présents ne lui en ait fait l’observation. A défaut d’audace, un peu de rigueur professionnelle aurait suffi. »
Didier Mathus
Député PS de Saône-et-Loire Vice-Président du groupe socialiste chargé des médias et de l’audiovisuel