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Des déchets aux patchworks

Publié le 09 février 2009 par Kak94

Des déchets aux patchworks

Faire du recyclage des chiffons un métier en offrant aux jeunes femmes une formation professionnelle et des outils

Dans le centre du Caire, au pied de Mokattam, vivent les éboueurs de cette gigantesque métropole, appelés "zabbaleen". Survivant grâce aux déchets, ils sont devenus une "caste" à part entière, souvent exclue de la société. L'"Association pour la Protection de l'Environnement" (APE) s'efforce d'améliorer leurs conditions de vie et, plus important encore, de leur redonner une certaine dignité en transformant leur travail en une véritable entreprise commerciale et en rappelant que le recyclage est aujourd'hui une industrie importante et que développement et protection de l'environnement ne sont pas incompatibles.

L'une des initiatives de l'association a été de construire un centre dans lequel sont organisés des stages de confection de patchwork et de papier recyclé. Grâce aux chutes recueillies dans les filatures, le centre enseigne aujourd'hui à plus de 250 jeunes femmes à trier, couper, coudre, tisser et recycler ces tissus pour en faire des patchworks, des couvre-lits, des tapis et d'autres objets commercialisables. De plus, le projet montre aux jeunes femmes qu'il est important de savoir lire et écrire.

Le centre leur propose des cours d'alphabétisation et d'hygiène ainsi qu'une formation commerciale et leur permet de développer leur esprit d'initiative. Des fonds sont nécessaires pour acheter des outils tels que des machines à coudre, des fers à repasser, des planches à découper, des aiguilles et du fil afin de permettre la participation d'un plus grand nombre de femmes et d'améliorer la qualité des objets fabriqués.

  • L'Association pour la Protection de l'Environnement (APE) travaille avec les zabbaleen depuis 1984 pour améliorer leurs conditions de vie et faire changer les choses. Ses efforts ont été couronnés de succès, avec des programmes dans lesquels l'alphabétisation, l'apprentissage du calcul et l'hygiène côtoient l'acquisition de compétences pratiques : unités de recyclage des chiffons, programmes de rénovation des quartiers, usine de compost naturel, club d'enfants, crèche, entre autres.

  • A l'heure actuelle, le centre de recyclage forme plus de 250 femmes.

  • Forte de son expérience réussie à Mokattam, l'APE met en place des projets similaires à Tora et dans le Sinaï.

  • Aujourd'hui, quelque 20 000 personnes vivent à Mokattam (contre 8 000 au début des années 1980). La plupart d'entre elles vivent directement ou indirectement des ordures.

  • On estime que 30% environ des ordures du Caire ne sont pas gérées par les pouvoirs publics mais par le secteur informel des zabbaleen, qui ramassent donc un tiers des ordures produites par les 14 millions d'habitants de la ville sans que cela coûte quoi que ce soit aux autorités municipales. Les zabbaleen ramassent quotidiennement jusqu'à 3 000 tonnes de déchets dont ils recyclent directement 85%.

  • Sur le plan éducatif, la plupart des enfants des zabbaleen n'ont pas accès au système formel. Jusqu'à une époque relativement récente, les écoles n'existaient pas dans leurs quartiers ; de plus, les enfants commencent généralement très jeunes à travailler avec leurs parents, soit en triant les ordures chez eux soit en allant les ramasser avec les hommes. On estime qu'en 1997, 66% des garçons et 59% des filles de 12 à 14 ans travaillaient.


source :
http://www.unesco.org/webworld/netaid/env/fr_egypt.html


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