Le Petit Champerret. 3 Miam sur 5.
Le vent nouveau qui souffle depuis quelques semaines a emporté avec lui la cuisine roborative et les vieilles réclames émaillées pour un décor qui conserve son esprit bistrotier avec zinc, ardoise et banquettes mais avec une touche à la Valérie Damidot.
Jetez un œil sur la lampe posée sur le comptoir et le téléphone. Vous comprendrez. On doit ce changement à Gérard, originaire de l’Ile Rousse en Corse, venu du restaurant La Sieste dans le 6e. Corse et sieste, ça allait pourtant bien ensemble !
Toujours est-il qu’il a pris ses quartiers avec sa barbe de quelques jours, son accent qui mange les voyelles postées en fin de mot et un compère, Sébastien, qui officie derrière les fourneaux. Avec ce duo, terminés les plats en sauce, les caloriques par paquet de douze et les explosions de taux de cholestérol.
En lieu et place, on allège, on enlève le superflu tout en continuant à jouer dans la cuisine ménagère version 21e siècle avec du saumon gravelax, rémoulade de céleri et pomme verte, une fricassée de champignons persillés et œuf poché, une souris d’agneau braisée, un pavé de cabillaud, un duo de panna cotta (marmelade clémentine et caramel laitier) ou une soupe d’agrumes, tuile au thym.
Et puis en lisant entre les lignes, on découvre que quelques touches Corses ont appris à se faufiler comme les éclats de châtaigne qui se glissent dans un velouté de potiron, l’assiette de charcuterie de là-bas, le risotto crémeux qui escorte des Saint-Jacques rôties, la polenta aux olives qui se fiance à titre exceptionnel à un poulet du Gers ou les sublimes canistrelli (gâteau sec traditionnel de l’île de Beauté) qui remplacent les biscuits à la cuillère dans le tiramisu. Côté carte des vins, c’est le même concept, la part belle aux classiques Bordeaux, Bourgogne, Chinon et Faugères et une porte ouverte aux domaines Culombu de Calvi, Leccia de Patrimonio ou Nicrosi du Cap Corse.
30, rue Vernier. 17e. Tél. : 01 43 80 01 39. Carte : de 30,50 à 50 €. M° : Porte de Champerret. Fermé samedi et dimanche.