Corinne et Florence, animatrices de la ludothèque des FRANCAS de PAU sont venues animer bénévolement les journées de formation du 15 au 19 avril 2008 à TOUCH’ à TOUT la ludothèque de l’AMARDEV (Association marocaine pour les déficients visuels) à Casablanca au Maroc. Assistaient à cette formation 22 mamans marocaines d’enfants déficients visuels et interprètes occasionnelles pour quelques unes ou animatrices bénévoles de notre ludothèque.
Touch’ à Tout est unique au Maroc et a ouvert récemment ses portes, le 4 mai 2005, afin que les déficients visuels puissent développer des concepts de base à travers le jeu comme les enfants voyants :
· développement de la communication et la sociabilité des jeunes enfants entre eux et avec les adultes, dans un lieu approprié.
· préparation de leur scolarité
· développement de leur curiosité, de leur foi en leur avenir.
· facilitation de l’accès aux systèmes modernes de communication.
· acquisition, par des activités ludiquesqui stimulent et affinent le sens du toucher et le sens de l’ouïe, des facilités pourl’apprentissage de la lecture Braille et pour associer le plus possible les mots de la langue orale à ceux de la langue écrite selon le code Braille.
· stimulation du désir d’intégrer un mode relationnel et culturel passant par la maîtrise du code Braille.
Son fonctionnement est basé sur le bénévolat. Les bénévoles rencontraient quelques difficultés d’organisation dans l’animation dues d’une part à l’amplitude de l’âge des enfants (de 1 an à 15 ans) et à leurs besoins différents et d’autre part à l’attitude des parents qui semblaient plus motivés par l’exécution de tâches d’éveil scolaire que par le jeu considéré comme une perte de temps.
Alors nous avons fait appel à Corinne et Florence plus expérimentées en ce domaine et prêtes à partager avec nous leurs acquis afin de faire comprendre l’intérêt du jeu dans le développement de l’enfant et favoriser l’adhésion des mamans au projet de la ludothèque, et ainsi créer un groupe plus dynamique.
Après les présentations, les animatrices nous ont amenées à réfléchir aux termes « jeux » et « jouer », chacune devant s’exprimer en donnant des synonymes.
De façon interactive nous avons défini la ludothèque comme un lieu spécifique, ouvert à tous, dédié au jeu, aux jouets, aux joueurs, où chacun est acteur et le jeu comme un temps fictif différent de tout ce que l’on vit au quotidien, comme un moment de joie, de défoulement de la personne avec son corps et son esprit dans un espace de liberté.
L’animation dynamique, respectueuse et joyeuse de nos deux intervenantes, alternant théorie et mise en situation ludique, confrontant les perceptions et croyances culturelles de chacune des participantes, a permis d’appréhender :
· l’origine des jeux
· la définition des différentes étapes et sortes de jeux en fonction de l’âge des enfants et leurs retombées sur leur développement.
· l’importance du jeu dans la vie d’un enfant voyant ou non à la ludothèque mais aussi dans son environnement familial.
· le plaisir apporté par le partage du jeu aux enfants déficients visuels comme aux enfants voyants.
· L’environnement du jeu : la réalisation et la réussite d’un jeu supposent que des conditions soient réunies (d’espace, de temps, psychologiques et sociales).
Suite à la formation, nous considérons que les points suivants ont été améliorés :
· les enfants sont encouragés pour mettre en place des jeux alors qu’avant les mamans empêchaient les enfants de jouer à la maison, estimant que le jeu était une perte de temps.
· Les enfants sont très sensibles au changement de comportement des mamans, ils sont plus audacieux et osent demander les jeux qui leur font plaisir.
· une meilleure ambiance, plus chaleureuse et familiale entre tous les membres de l’équipe.
· le réaménagement plus fonctionnel des espaces jeux de la ludothèque, grâce à l’expérience de Corinne et Florence, est l’œuvre d’une collaboration de tous.
· Les parents se sentent maintenant bénévoles à la ludothèque etsouhaitent participer à son fonctionnement, tous sont unis par le désir commun d’aider leurs enfants.
Des mamans proposent d’organiser des sorties à l’extérieur avec les enfants. Une d’entre elles conseille à chacune d’apprendre l’alphabet braille arabe et français.
Les attentes des parents vis-à-vis de la ludothèque : sortir de l’isolement, partager moralement avec d’autres parents l’épreuve du handicap pour rechercher ensemble des solutions, trouver compréhension mutuelle et échanges d’expériences.
Point de vue d’une maman :
« J’estime que cette formation a été une réussite et je souhaite bénéficier d’une autre formation ! »
Merci Corinne et Florence et à bientôt, inch’allah !
Article réalisé par Naïma, Souad, Maïté, Loubna, Marylène.