A l'heure des plans d'aide massifs aux industries manquant de liquidités, c'est à dire à peu près toutes, et conformément à son engagement du mois de janvier, l'état s'engage à prêter
6 milliards d'euros à PSA et Renault. Toutes ces entreprises ont eu la plus grande partie de leurs bénéfices passés distribués aux actionnaires sur les exercices précédents.
Mais au moment même où celles-ci ont cruellement besoin de liquidités, le "marché" s'est dérobé sous leurs pieds alors qu'il croulait sous les liquidités voilà encore quelques mois. L'état et le contribuables sont donc de retour par le biais de prêts, on ne reviendra pas sur la myopie du gouvernement à engager des capitaux sur lesquels il n'aura plus aucunes visibilités d'ici à quelques mois. Il a choisi contrairement aux USA de prêter sans contrôler. C'est assurément une mauvaise décision puisqu'il n'aura aucunes garanties qu'une partie de ces fonds ne sera pas versée sous forme de bonus, salaires ou dividendes à des individus possédant le capital de ces entreprises.
Des mauvais choix à répétition donc! Ces décisions comportent de plus un risque financier important, en effet il n'est pas certain que ces montants importants soient remboursés, la crise va être longue et il est probable que structurellement les capacités de production d'une grande partie des biens commercialisés ne trouvent plus de débouchés dans les mois à venir. De nombreuse faillites vont avoir lieu comme actuellement en Grande-Bretagne. L'état investit donc dans des capacités de production alors que c'est la demande qui fait défaut aujourd'hui. Don't acte.
Le risque que prend l'état pour renflouer les banques, les constructeurs automobiles, l'aéronautique est en train de se reporter sur celui-ci, c'est à dire nous. Nous sommes en train de prendre les risques financiers à la place des entreprises et cela dégrade la notation de nos emprunts.
Cet argent que nous prêtons par dizaines de milliards, aussi curieusement que cela peut paraître, l'état ne le possède pas. Alors comment fait il ? Il emprunte, grâce à la STEF (société de financement de l'économie Française), et après avoir concédé des intérêt au prix du marché il le prête à nouveau aux sociétés qu'il a choisi.
C'est bien pour cette raison que Nicolas Sarkozy en promettant d'affecter les 1,4 milliards d'euros des intérêts perçu au titre des prêts réalisés aux banques nous a menti. en effet il faut défalquer à ce gain le coût du crédit de la STEF, cela ponctionne le gain de moitié, il ne restera donc en solde net "que" 700 millions de gain fin 2009.
L'état prend donc les risques et rase gratis avec les gains laissant les pertes...à la dette de l'état. C'est une façon comme une autre de gérer l'argent des contribuables.
Les amis-industriels du président peuvent donc être soulagés, après avoir reçu des dividendes durant plusieurs années, ils sont en train de faire porter le chapeau aux contribuables. Un brin de culpabilité ne fait jamais de mal, ainsi Carlos Ghosn lors d'un entretien télévisé juste après la signature du protocole avec l'état "l'engageant à recevoir" 3 milliards d'euros, a précisé: il faut que la France fasse des gains de productivité afin de rester compétitive. Une menace à peine voilée concernant des délocalisations futures.
Nous sommes de doux agneaux non ?