(Dow Jones)--Le taux de défaillance sur les crédits et obligations à note spéculative va grimper à 18,3% en 2009, selon Moody's Investors Service.
C'est davantage que le pic de 16,6% atteint en 2002 et à des lieues des 2% enregistrés l'an dernier. Dans le pire des cas, le taux pourrait même atteindre 24,4%.
Cela promet d'être douloureux, bien davantage que l'éclatement de la bulle technologique. Cette fois-ci, le marché est sensiblement plus grand et plus varié. Entre 2000 et 2008, la valeur
nominale de l'indice Merrill Lynch des émetteurs d'obligations à haut rendement a plus que doublé à 91,3 milliards d'euros. L'émission de leveraged loans, les crédits accordés à des entreprises
déjà fortement endettées, a grimpé à 238 milliards d'euros en 2007 contre environ 100 milliards en 2004.
Le mix sectoriel a changé également. En 2001, 13 des 20 principaux émetteurs de dette de l'indice Merrill Lynch étaient des acteurs des télécoms et du câble, et en 2002, les medias et télécoms
représentaient 87% des défauts de crédit en Europe. Mais en 2008, seuls trois des 20 premiers émetteurs de dette de l'indice étaient des sociétés des télécoms et du câble. Les défauts de crédit
vont donc se ressentir de manière beaucoup plus large.
Etrangement, les crédits s'en sortent moins bien que les obligations. Les crédits ont pourtant toujours été un investissement plus sûr que les obligations, présentant un meilleur taux de
recouvrement. C'est ce qui a attiré les investisseurs vers les CDO et autres hedge funds, qui représentaient plus de 50% des investisseurs en crédit en 2007, prenant la place des traditionnels
investisseurs bancaires.
Cependant, cette demande a conduit à un relâchement des standards et à une tolérance pour un taux d'endettement plus élevé.
Le scénario de base de Barclays Capital pour 2009 est un taux de défaillance de crédit de 6,5% en Europe, tandis que son scénario catastrophe prévoit un taux de 12%. La banque précise que les
taux de défaillance sur les crédits pourraient être deux fois plus élevés que ceux sur les obligations. L'agence de notation Standard & Poor's observe pour sa part qu'il y a eu 10 défauts de
crédit en Europe au cours des douze mois précédant juin 2008, mais aucun défaut sur des obligations. De nombreux observateurs craignent en outre que les taux de recouvrement soient plus faibles
que par le passé.
-Richard Barley, Dow Jones Newswires