L’élection présidentielle aura lieu le 09 avril. Le décret de convocation pour cette date du corps électoral a été signé en effet hier, par le chef de l’Etat. Lequel a aussi signé un autre portant mise en place d’une commission politique nationale de surveillance de l’élection présidentielle, dont la coordination est confiée à M. Mohamed Teguia, ancien haut magistrat et ex-ministre de la Justice. Plus rien donc n’empêche le coup d’envoi de la compétition électorale.
Sauf que les citoyens ignorent jusqu’à maintenant qui en seront les compétiteurs. Le ministère de l’Intérieur a fait savoir, la semaine dernière, qu’ils ont été 18 candidats à la candidature à avoir procédé, auprès de son administration, au retrait des documents et formulaires nécessaires pour les opérations menant à leur éventuelle participation à la joute électorale. Le département de Zerhouni n’a pas toutefois divulgué les noms de ces postulants. Ils sont néanmoins quelques-uns à avoir rendu publique leur démarche : des chefs de parti, mais aussi de simples citoyens s’étant trouvés des raisons à leur participation.
Mais la grande inconnue qui fait débattre tous les microcosmes est, sans conteste, celle qu’entretient le silence de Bouteflika quant à sa candidature ou non. Ils n’ont plus pour longtemps à supputer, car maintenant que la date du scrutin présidentiel a été fixée, le concerné va devoir faire son annonce dans les jours qui suivent.
Il semble même que ce sera jeudi, au cours d’un rassemblement qui aura lieu sous la coupole du Complexe sportif du 5 Juillet.
Il s’est trouvé et se trouve encore des gens pour soutenir que si Bouteflika ne s’est pas déclaré plus tôt candidat à sa succession, c’est qu’il a dû rencontrer des résistances à son ambition qu’il n’a pu désarmer qu’après de longues tractations et la conclusion d’un énigmatique compromis. Si tel avait été le cas, Bouteflika aurait pu faire acte de candidature aussitôt la révision de la Constitution effectuée, car celle-ci signifiant dans cette logique, qu’il avait obtenu le feu vert pour un troisième mandat de ces cercles prétendument réticents auparavant à cette idée.
La majeure partie de l’opinion et des acteurs politiques ne s’est pas longtemps accrochée à cette explication du comportement présidentiel. Elle s’est, en effet, très vite faite la conviction que le silence de Bouteflika et le suspens qu’il entretenait procédaient du calcul politique et de la ruse tacticienne. La manoeuvre consistant tout à la fois, à désorienter les oppositions au troisième mandat, à ne pas donner le temps à ses éventuels compétiteurs d’engager une longue pré-campagne électorale en les contraignant à ne se déclarer partant dans la compétition qu’une fois sa candidature officialisée. Et puis «last but not least», il y a sa volonté de montrer à ses propres alliés qu’il est le seul à décider de son destin.
Kharroubi Habib
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