Alain Duhamel, journaliste fameux, vient de publier aux éditions Plon, La marche consulaire, un ouvrage sur les méandres de la politique menée par Nicolas Sarkozy, et, bien sûr sur l'homme.
Il consacre dans son dernier chapitre un long passage à François Bayrou. Le Journal le Bien Public a interviewé Alain Duhamel à ce sujet...
LBP.- À la fin de votre livre, vous consacrez quelques mots pour François Bayrou. Pourquoi ?
AD.- Parce qu'il joue un rôle politique. Il est en dehors du leader socialiste et de Nicolas Sarkozy, il est un de ceux qui peuvent, à un moment, faire la différence.
LBP.- Vous écrivez qu'il incarne la véritable opposition…
AD.- Il a choisi une stratégie qui est de se fixer totalement dans l'opposition. Ce qui n'était pas du tout le tempérament ni la tradition des centristes. C'est pour le coup une vraie rupture. Son pari, c'est de devancer les socialistes au premier tour et d'avoir été assez oppositionnel pour pouvoir obtenir leurs voix au second.
C'est clair comme de l'eau de roche. Est-ce qu'il y parviendra ? Ça, c'est une autre affaire. Il a une formation qui est une petite formation, il a des militants mais il a très peu d'élus, il n'a pas beaucoup de lieutenants, il a une cohérence. Il a un talent et il a un pouvoir de nuisance qu'il utilise abondamment.
Rien à dire pour ce qui me concerne, c'est également mon analyse. Je me contenterai d'ajouter simplement que les propositions politiques et économiques de François Bayrou me paraissent autrement plus pertinentes que celles des Socialistes en général.