Morse
Un film suédois de Tomas Alfredson
avec Kare Hedebrant, Lina Leandersson, Per Ragnar, Henrik Dahl, Karin Bergquist ...
Titre original : Låt den rätte komma in
Adapté du best-seller suédois de John Ajvide Lindqvist.
Grand Prix au 16ème Festival Gerardmer - Fantastic'Arts 2009
Synopsis
Oskar (Kare Hedebrant)est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par les garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble, et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli(Lina Leandersson) s'installe avec son père sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses.
Il n'en faut pas plus à Oskar pour comprendre : Eli est un vampire. Leur complicité n'en pâtira pas, au contraire...°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Tomas Alfredson oppose aux ambiances sombres, aux faibles lumières des feux de cheminées ou autres lueurs des candélabres d’antan la majestueuse clarté ouatée de la neige. Là dans cet univers scandinave, dans cette petite banlieue moderne le béton remplace les murailles de pierres des vieilles cités « Draculéiennes » .
Dans ce conte fantastique, moderne et merveilleux, entourés de quelques adultes, des enfants, presque ados apportent si j’ose dire une sacré dose de sang frais à ce genre déjà tant décliné ! Le film de vampire !
Sans omettre les principaux traits, codes du mythe, Alfredson confie les rennes de l’histoire à deux enfants, jouant sur la fragilité de l’un, le caractère plus qu’étrange, et pour cause ,de l’autre, en instillant une histoire de confiance, amitié ou amour, voire plutôt un peu de tout cela. Ces petits riens qui entre le fragile blondinet et la brune créature créent une bizarre alchimie, mélange de confiance, soif de rompre une éternelle solitude !!
Jouant sur l’opposition entre les scènes plus acres, rudes et la blancheur ouatinée des lieux, exploitant l’aspect cosy ,vieillot de ces petits immeubles, où l’on peut communiquer au travers des cloisons , un coup long, un long frottement, bases du « Morse » , le réalisateur nous offre une petite merveille. Sec et parfois brutal, son film nous renvoie aussi à notre propre adolescence, une période propice à aimer ce genre de film, sauf que Morse s’affranchit de ces prédécesseurs en étant certainement plus abrupt, parfois limite « gore ».
Avec son importante galerie de personnages, ses décors et ses séquences fabuleuses, sa belle peinture de l'âge ingrat, voila un film dont on se souvient avec une immense envie d’y revenir.
Bref a un gros coup de cœur pour un film efficace, direct et suffisamment riche pour marquer les esprits, une belle réussite !
Excessif.Com "...Et à bien regarder, sa réussite ne vient pas d'une séduction immédiate de petit malin et n'a rien d'un trompe-l'oeil. C'est un coup de maître au romantisme éblouissant, qui va inoculer un poison doucereux dans vos veines..."
Le Monde.Fr "Morse" : la beauté des enfants vampires