Auteur cherche lecteur pour partager souvenirs communs. Premier ouvrage de fiction de Roger-Pol Droit, également philosophe et chercheur au CNRS, qui se prend à nous écrire comme dans ces « livres dont vous êtes le héros ». A découvrir : une cinquantaine de nouvelles où l’ahurissement de l’absurdité nous accapare au premier détour.
Entre les entreprises de clones domestiques, la disparition des pommes, l’apologie des double-emplois (entendre… qui n’a jamais rêvé d’être boulanger-prophète ?), la mise aux enchères de points et de virgules célèbres, la naissance de Drastik (profession : super héros) ou encore la vie cachée de Che Guevara en Finlande, il faut bien reconnaître que l’auteur ne manque pas d’idées (sans doute a-t-il fait une cure préalable de neurones de crevettes…), toutes plus curieuses les unes que les autres.
Pourtant, malgré une langue pointilleuse et taquine, l’auteur n’est pas parvenu à me convaincre entièrement. Si j’ai souri, j’ai manqué d’enthousiasme. Si j’ai lu, ça n’a jamais été sans impatience. Peut-être m’aurait-il fallu davantage que la construction d’un univers où l’absurdité tente de se mélanger à un soupçon de rêverie, où l’anticipation tente de se mêler de « déshumanisme ». J’ai beaucoup apprécié les relations entre les différentes nouvelles (récurrences d’anecdotes et de personnages, qui se poursuivent d’un récit à l’autre), mais ces relations n’ont pas toujours pu se dévêtir d’une certaine redondance un peu regrettable.
Appréciable pour son humour et sa légèreté, « Un si léger cauchemar » sera victime de ma subjectivité : je pense que j’ai dû rater la marche et mal convenir à cette petite annonce...
Flammarion, 219 p.