Là où la volonté présidentielle a débarrassé les chaînes publiques des scories commerciales aux pointes d’audience, la crise nettoie les programmes de TF1 des longues et indigestes coupures publicitaires. Si report de la manne du public vers le privé il y a eu, le marasme mondial a désintégré son contenu.
En septembre 2008, j’avais encore fréquemment de gros morceaux de sept à huit minutes, bien polluants mais détectables à tous les coups par le défilé des chapitres de six minutes. 2009 ne laisse poindre que des tranches de pub
Finalement, les adeptes de la décroissance vont avoir l’occasion d’observer la réalisation brutale, par la contraction de la production, de leurs aspirations. Pas sûr que les dizaines de millions d’individus qui auront perdu leur emploi au cours de cette période en deviennent de fervents partisans. A moins qu’on les leurre, ici et là, en leur vantant un anti-capitalisme primaire dont on ne comprend toujours pas la teneur du projet concret et viable qu’il recouvre.
Et sinon ? Je n’achète toujours pas d’actions, encore moins de produits financiers, je ne conduis décidément pas et je reste sur mes gardes lorsque je croise un congénère…
Quoi que puisse proposer, d’applicable, les dirigeants en place, les mécontentements croîtront. Ce qu’il faut avant tout éviter c’est le dérapage, aux sources multiples possibles, qui justifierait la voie barbare, laquelle se déchaînerait d’abord contre ceux qui apparaissent comme privilégiés ou protégés dans leur emploi, par nature public pour ces derniers. Le paradoxe ? Les fonctionnaires formaient encore très largement le gros des cohortes revendicatives des dernières manifestations en France.
Le premier poste de dépenses de l’Etat reste, de très loin, le paiement de la
Pour l’instant, le rapport de force se cristallise entre une partie de la population, via les syndicats, et un Etat perçu comme l’unique solution, un centralisme de crise en somme. Espérons que cela ne se déporte pas entre catégories de populations, quel que soit le critère de scission violente retenu. Chronique parue sur le sitedu journal Le Monde