Ce rose le soir sur ou dans les montagnes, ce feu. Elles sont presque des regards, une ardeur. Sous le ciel d’un bleu sans fond.
«A ma grande honte, je suis particulièrement étranger à la science de la littérature. Je n’ai pas lu les grands auteurs ou les philosophes de la langue, par exemple. Au fond, je ne suis pas tellement passionné de littérature! Pour moi c’est une affaire d’émotion, de transformation d’une expérience en rayonnement lumineux. Comment tout cela se construit ne m’intéresse pas tellement… Je suis toutefois quelqu’un du XXe siècle écoulé et je ne peux pas écrire comme les poètes archaïques, avec la force du commencement. Je parle souvent de fraîcheur et d’immédiateté, mais je ne suis pas totalement naïf: j’ai fait des études, j’ai lu beaucoup de livres. Je ne veux pas jouer au primitif.»
«Les grands écrivains sont plutôt d’avant-guerre que de la seconde moitié du vingtième siècle, me semble-t-il. Mais je peux me tromper…»
Philippe Jaccottet. Entretien avec Eric Bulliard. Février 03
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Photo: Anne T. Merci!