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L'homme qui murmurait à l'oreille des marchés

Publié le 21 août 2007 par Nico2312
On avait presque fini par l'oublier, mais la France a un Premier ministre. Son nom ??? François Fillon. Celui qui depuis une centaine de jours fait preuve d'un masochisme de compétition en se déclarant prêt à n'être qu'un "super directeur de cabinet" du président de la République et répète à qui veut l'entendre qu'il est favorable à la disparition de son poste, entame un voyage éclair en Martinique et en Guadeloupe suite au passage de l'ouragan Dean (le fait que Nicolas Sarkozy pourtant capable de faire un aller-retour États-unis France en 24 heures pour l'enterrement du cardinal Lustiger ne s'y rende pas lui-même en dit long pour l'intérêt qu'il porte aux populations de ces deux départements français…).
Mais avant son départ, le Premier ministre a pris le temps de donner un cours d'économie aux Français par le biais d'une interview dans Le Monde. Il y annonce qu'il réunira la semaine prochaine les responsables des banques "pour veiller à ce que les petites entreprises ne soient pas pénalisées par les risques inconsidérés pris par le système financier", ajoutant incantatoire que "les banques ne doivent prendre aucune mesure de durcissement du crédit". Qu'il est amusant de voir le chef d'un qui se veut libéral et se revendique d'une "droite décomplexée", affirmer son intention d'intervenir pour fausser le sacro-saint marché… Surtout qu'il enchaîne avec des propos qu'il n'aurait eu de cesse de condamner comme archaïques et liberticides s'ils avaient prononcer par un membre de l'opposition : "il faut que les agences de notation soient soumises à des règles plus strictes. Et, plus globalement, que le système financier soit soumis à des obligations de transparence plus sévères".
Mais Dieu soit loué, si François Fillon, prenant ainsi exemple sur Nicolas Sarkozy quand il écrit à Angela Merkel pour l'éclairer en matière économique, s'intéresse aux soubresauts de l'économie mondiale, tout va très bien en France, puisque "globalement, les fondamentaux de l'économie française sont bons : la consommation tient bien, l'inflation est basse, le moral des entreprises et des ménages est très bon. Selon les sondages, le niveau d'appréciation de notre politique par les Français est élevé". En effet si les sondages le disent c'est bel et bien la preuve ultime que la politique économique du gouvernement est la bonne (CQFD). Mais ce qui est vrai pour les sondages ne l'est pas les statistiques de l'Insee, puisque le Premier ministre assure que "l'objectif de 2,25% reste un objectif atteignable en 2007 et celui de 2,5% l'est pour 2008 avec les mesures qui vont prendre effet à l'automne. On ne peut pas gouverner une économie complexe comme l'économie française en ayant les yeux rivés sur des statistiques trimestrielles qui sont souvent révisées à la hausse ou à la baisse par leurs propres auteurs" (CQFD bis).
Enfin François Fillon précise que, suite à la censure d'une partie du paquet fiscal, "Christine Lagarde proposera un dispositif complémentaire qui élargira les incitations pour les acquéreurs d'un logement", parce que "c'est un engagement de la campagne et je reste convaincu que la crise de confiance des Français envers la politique exige, tout en respectant la décision du Conseil constitutionnel, d'y être le plus fidèle possible". En effet quoi de mieux pour restaurer la confiance des nos concitoyens dans la politique que de s'obstiner à faire passer une mesure qualifiée par le juge constitutionnel de "rupture de l'égalité entre contribuables" ???

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