Magazine Cinéma
1916
Charles Swickard
Avec William S. Hart
Hell’s hinges est un western muet de William S. Hart que je n’ai malheureusement pas encore vu. William S. Hart est une des premières stars du western, un gars venant de l’Est et du théâtre, mais profondément amoureux du Grand Ouest, un type qui n’acceptera pas que les westerns dans lesquels il tournait soient traités par-dessus la jambe en terme de crédibilité et de réalisme. Il est connu pour ça, pour avoir été le premier à considérer ses films sérieusement, avec des scénarios cohérents et des ambiances réalistes. Il est aussi connu pour son jeu très expressif. Avec son âge déjà avancé (certaines sources mentionnent 1872 comme étant sa date de naissance, d’autres 1866 !), sa gueule très particulière et ses épaules tombantes, il paraît être loin d’avoir le charisme de Clint Eastwood. Pourtant dans cet extrait du climax de Hell’s Hinges que l’on trouve sur Youtube, j’ai l’impression de voir Clint Eastwood. Le regard vaguement haineux et stoïque de Clint Eastwood dans L’homme des hautes plaines, alors qu’il se venge sur la population entière, la même terreur inspirée par un William Munny impressionnant de sang froid aux habitants à la fin de Unforgiven, et cette même trame scénaristique du bandit repenti. Les images d’apocalypse associées à la musique lancinante, les contre-jours et le héros imperturbable au milieu de la panique font assurément de cette séquence un grand moment de cinéma, bien qu’il soit vieux de 90 ans !
La séquence de Hell’s hinges commence à 1 mn 33. Mais tout ce bout de documentaire est intéressant, bien qu’il ait été encodé au TO7.
Captures: MoMa