En 2003 à Vernon, j'avais imaginé une solution pour faire revivre le site de 14 hectares de
l'ancienne caserne Fieschi laissé vacant par le départ du Régiment du Train. La friche offrait d'énormes possibilités et il en existait une qui ne demandait qu'à être concrétisée. Il s'agissait de la construction de studios de cinémas, pourvus d'immenses plateaux de tournages, intérieurs et extérieurs, dont le cinéma français et européen avaient tant besoin. Le cinéma français produit en moyenne 220 films chaque année et la télévision 350 téléfilms. Le site de Vernon avait l'avantage de pouvoir rassembler toutes les formes de constructions possibles liées aux besoins de tous les types de tournages. J'avais organisé des rencontres avec des professionnels qui avaient trouvé, enfin, un lieu à moins de cent kilomètres de Paris pouvant devenir des studios dignes de ce nom. Des photos furent prises au sol et d'hélicoptère. Un cabinet d'architectes, de Guyancourt près de Versailles, s'était mis au travail et avait défini des esquisses de plans. Quelques réunions s'étaient tenues avec l'ancien maire de Vernon...qui au final nous avait ri au nez. "Projet foireux" s'étaient exclamés certains élus de l'époque. Bref pour les détails. La réponse de ce ratage arrive...
A lire, très attentivement, ci-dessous un article du Figaro.fr sur le sujet, sans autre commentaire de ma part.
Photos: esquisse réalisée par les architectes. Cliquer dessus pour l'agrandir.
Cliquer pour lire l'article du Figaro:
près une période difficile, les studios se multiplient et attirent les grosses productions étrangères. À la suite de Tourcoing, les nouveaux plateaux de Lyon ont été inaugurés cette semaine.
Pour l'occasion, la crème des réalisateurs, de Christian Carion (Joyeux Noël) à Éric Guirado (Le Fils de l'épicier), avait fait le déplacement. Jeudi, la région lyonnaise inaugurait deux grands studios de cinéma, à Villeurbanne. «Notre objectif est d'accueillir les films qui se tournent en extérieur et qui cherchent une solution de repli en cas de mauvaise météo», explique Grégory Faes, directeur général de Rhône-Alpes Cinéma.
Les sites de Lyon ne resteront pas longtemps les studios les plus neufs de France. À Tourcoing, près de Lille, Vincent Lindon a été la première star à tourner sur les plateaux livrés en février 2008. «Il est venu y filmer Welcome, de Philippe Lioret, qui sort en salle le 11 mars», confie Vincent Leclerq, directeur général du Crrav (Centre régional des ressources audiovisuelles), qui réfléchit déjà à un second site à mi-chemin entre un studio classique, trop cher, et une friche aménagée, un peu spartiate. «L'idée serait d'installer des décors récurrents à demeure, comme des rues et un commissariat», explique-t-il.
À Saint-Denis, le projet de Luc Besson de plateaux géants dignes de ceux de Hollywood, semble traîner en longueur. À l'inverse, Marseille, surnommée «Aïoliwood» avec 400 tournages par an, aimerait construire des plateaux extérieurs sur les anciens terrains militaires au-dessus des calanques. «Ce type de lieu existe à Cinecitta, à Rome, mais pas en France. Ces zones isolées permettront de tourner plus facilement des films d'action», explique Thierry de Segonzac, PDG de TSF, principal loueur de moyens techniques pour les tournages et gestionnaire de studios. Pour les producteurs, l'engouement des Régions pour le cinéma est une aubaine. Alléchés par les retombées des tournages (deux touristes sur trois ont été influencés par un film), les élus font de vrais efforts pour décentraliser les tournages, concentrés à 95 % autour de Paris. Les studios qui se créent sont d'abord destinés aux films français. Cela tombe bien. «Les producteurs aidés par le crédit d'impôt délocalisent moins les tournages», note le Centre national du cinéma. L'année noire 2007, où Christophe Barratier (Faubourg 36) et Mathieu Kassovitz (Babylon A.D.) étaient partis à Prague, tandis que Thomas Langmann tournait Astérix et les Jeux olympiques, à Alicante, est loin.
Un savoir-faire et des décors prestigieux
Désormais, seuls les films avec beaucoup de figurants en costume et ceux coproduits avec un autre pays peuvent justifier une délocalisation. «Nous réfléchissons à coproduire la suite de Largo Winch en Allemagne. Le tournage pourrait donc se dérouler à Berlin», explique Nathalie Gastaldo, productrice et directrice associée de Pan-Européenne. Mais ce type d'exemple sera rare. «En 2009, nous accueillerons un seul film français», soupire le responsable des studios de Prague, sans vouloir dire lequel. Il a raison de se faire du souci car l'autre objectif des nouveaux studios est d'attirer les films étrangers.
«Le crédit d'impôt international voté en décembre va devenir une aide très précieuse, se félicite le producteur exécutif John Bernard, dont la société Peninsula organise de nombreux tournages américains en France (Rush Hours 3, Le Diable s'habille en Prada…). Les financiers d'Universal, Sony Columbia, la Fox, Warner et HBO sont impatients de connaître les paramètres pour bénéficier de cette aide. La France est déjà sur leur liste de pays où il est intéressant de tourner. Même si l'euro trop fort nous handicape et que plusieurs régions américaines multiplient les remises pour attirer les tournages, c'est une étape décisive.» Raphaël Benoliel, producteur exécutif de Firstep, qui a organisé, en 2008 en Ile-de-France, le tournage de Chéri de Stephen Frears avec Michelle Pfeiffer, est tout aussi content : «Le crédit d'impôt va nous permettre d'être au courant en amont des projets des Américains et donc de les influencer.»
Alléchés, les émissaires de Hollywood sont déjà à Paris. Avec l'aide de Film France, porte d'entrée des tournages étrangers dans l'Hexagone, Woody Allen, Disney, Paramount, la BBC et Universal font leurs repérages. «Ils viennent en priorité pour bénéficier de nos décors prestigieux et du savoir-faire de nos techniciens. Ils veulent bien, aussi, tourner en studio à condition que cela ne leur revienne pas plus cher qu'ailleurs», note Patrick Lamassoure, directeur de Film France. Pour Pascal Becu, qui dirige les sites d'Arpajon et de Bry-sur-Marne, «trois à quatre superproductions par an sont un objectif réaliste.»