Après une courte escale à Flamanville, sur le chantier d'un EPR à la technologie obsolète, Nicolas Sarkozy a rejoint Angela Merkel à Munich ce samedi. Il y a 3 jours, ils avaient tous deux co-signé un article dans le Monde intitulé "la sécurité, notre mission commune".
Décision symbolique, le président français a accepté d'accueillir un bataillon allemand sur le sol français. Une première depuis 1945. Mais l'important est ailleurs: la France va rejoindre l'OTAN.
L'Amérique veut écouter et consulter. les Etats Unis demandent à leurs alliés d'envoyer plus de soldats dans les zones de conflits où l'OTAN intervient: «l'Amérique va en faire plus : ça, c'est la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle, c'est que nous allons demander à nos partenaires d'en faire plus aussi» a déclaré le vice-président Joe Biden à Munich. "Nous nous félicitons de la décision éventuelle de la France" de rejoindre l'organisation atlantique.
Echec français ?
Il y a 9 mois, Nicolas Sarkozy avait fait connaître son souhait d'intégrer l'OTAN, quelques semaines après avoir renforcer le contingent français présent en Afghanistan. D'après Jean-Dominique Merchet, la France aurait obtenu 2 postes de commandements à l'OTAN, ... à Norfolk et à Lisbonne (la France demandait Naples). Des strapotins d'après le journaliste Vincetn Jauvert. Et il nous en coutera 420 millions d'euros sur cinq ans, affirme la Lettre A, des sommes destinées à payer les surcoûts des soldes des personnels rejoignant les organismes militaires de l'Alliance.
Contrairement aux ambitions françaises, la défense européenne n'a pas été renforcée depuis un an. En particulier, la proposition de Sarkozy d'établir un QG autonome européen a été refusée par les Britanniques.
Ne pas inquiéter la Russie
Depuis mai 2007, Nicolas Sarkozy a tout fait pour s'accomoder les faveurs de la Russie, contrairement à ses déclarations droits-de-lhommistes pendant la campagne présidentielle. A Munich, il en a rajouté une couche: "Il y a un problème de confiance entre l'UE et la Russie. Il faut restaurer la confiance. Je vais prendre mes responsabilités" (...) "Je ne crois pas que le premier risque de l'Otan et de l'UE soit une agression militaire de la Russie". Medvedev, le président russe, appréciera. Il s'était gentiment gaussé, en novembre dernier, de ses tics ("le président Sarkozy aime être à la tribune pour parler")
Nicolas Sarkozy a aussi parlé de "la famille occidentale": "Il y a une famille, appelons là, occidentale., avec des valeurs communes. Nous devons les défendre et convaincre les autres [de les adopter.]"
Sarkozy,quelques minutes plus tard, avoue: "Ce fut une grande erreur de vouloir renforcer [l'Europe de la Défense] pour affaiblir [l'Otan]". On retrouve le Sarkozy atlantiste qu'Eric Besson nous décrivait si bien ... à l'automne 2006. L'OTAN plutôt que l'Europe ?
Puis c'est le mensonge narcissique (habituel ?), à propos de la guerre en Géorgie l'été dernier: "nous avons fait cela [la médiation entre la Géorgie et la Russie]ensemble avec les Etats-Unis". Nous avions plutôt conserver le souvenir d'une vraie discordance entre l'administration Bush, très critique contre l'intervention russe, et Nicolas Sarkozy, agité, conciliant, et maladroit.&alt;=rss