Magazine Culture
Originaire de Lille, DRIVE WITH A DEAD GIRL perpétue ses élans noise sur ce nouvel album, signe de la productivité du groupe dans le sens où il arrive peu de temps après le précédent, ce qui constitue déja un atout.Signe, aussi et surtout, de l'excellence de cette formation et la qualité, l'imdomptabilité de ses morceaux noise-noisy usant à loisir d'un chant féminin -déchiré- ou masculin(s), dont l'alternance offre à ce disque un intérêt supplémentaire. En sept titres, ce qui lui suffit largement à prouver son savoir-faire, DRIVE WITH A DEAD GIRL se pose en pointure noisy, en alternant les ambiances (calme, ou relativement calme, c'est selon/furieux et braillard) avec brio, ou reste dans la retenue comme sur l'imparable "Berline", certains morceaux, exemple "Kümptres", variant les tempos avec justesse."Louis de Funes" est l'illustration idéale de la première option, une explosion sonore massive venant succèder à une plage relativement calme, tandis que "Dirty colours" met en scène un tempo identique, ou presque, sur toute sa durée, ce qui a pour effet d'engendrer un résultat..tout aussi bon. Quel que soit le titre donc, la réussite est au rendez-vous et à aucun moment, l'intérêt pour cet univers dissonnant ne se relâche, bien au contraire. Les guitares souillées et le chant désespéré de "Dying"(ses sonorités de guitare aussi, sur la fin, assortis de roulements de batterie), l'ambiance à la Well Spotted/Blonde Redhead de "Joshua"; tout, sur cet album, accroche et envoûte, agresse et caresse, et finit de façon récurrente par captiver l'auditeur.Cerise sur le gâteau noisy, un "Silly song" de plus de dix-huit minutes que je qualifierai comme étant en quelque sorte le "Diamond sea" des lillois, véritable festival à la hauteur d'un groupe que DRIVE WITH A DEAD GIRL reconnait d'ailleurs, on le comprendra aisément à l'écoute, comme une influence majeure.Excellent disque.