On nous a longtemps dit que les bourgeois méritaient leur titre de par le risque qu’ils «investissaient» dans la société, via leur capital soit disant bien mérité et que par ce titre, ils méritaient les fruits du labeur prolétarien. Mais qu’en est-il véritablement, dès lors que l’on perçoit dans les crises économiques les néfastes retombées qui affligent surtout les contribuables et les prolétaires?
Par exemple, des plus connues, General Motors, à travers le monde, a dû couper des milliers d’emplois prétextant des difficultés économiques, sans pour autant en attribuer l’odieux aux gestionnaires privés qui furent méritants toutes ces années, de leur soit disant bonne gestion. Mais plus localement, au Québec par exemple, on multiplie les fermetures de manufactures, infligeant aux travailleurs, l’impact réel de la dite «difficile période économique».
Nexans, un fabricant de câbles électriques, entre autres basé à Québec, a dû fermer son usine à cause de restructuration. Ce seront donc 52 travailleurs de plus qui, ce mois-ci, demanderont leur assurance-emploi comme tant d’autres au Québec. Rio Tinto, un monstre pourtant, doit également supprimer plusieurs postes importants, jetant ainsi sur le pavé des travailleurs bien méritants qui ne seront toutefois jamais reconnus pour leur mérite bien réel. Sinon, l’usine Composite VCI de Matane qui a dû réduire sa production, alors que la cartonnerie Smurfit Stone doit elle, faire durer le supplice d’un arrêt de production pour ses travailleurs. Alcan, à Beauharnois, privera elle, 220 ouvriers de leur bien mérité retour sur la production, production d’une PLUS-VALUE dont ne saurait se passer ces bourgeois aux grands appétits inapaisables. Abitibi-Bowater a également su retenir notre attention, encore là, pour n’exposer que de mauvaises nouvelles pour les contribuables et prolétaires. 206 employés furent licenciés, dont près de la moitié, pourra s’en sortir, mais avec moindres salaires et conditions de travail…
Et alors qu’au Québec on commence tout juste à ressentir les effets de la crise états-unienne, devenue mondiale, des milliers, voire des millions d’êtres humains à travers le monde perdent leur emploi, ou le perdront sous peu. Se faisant, ils démontrent encore une fois que le risque «capitaliste » est bel et bien partagé et qu’en aucun cas, cette excuse ne devrait servir à justifier l’exploitation des masses prolétaires du monde entier par leur bourgeois respectif.
Le gouvernement canadien, lui, a décidé de ne pas aider les travailleurs et plutôt d’aider les employeurs, ainsi que d’imposer ses valeurs idéologiques auprès des syndicats ou même, des femmes. Il a également octroyé près de 2 millions de dollars au manège militaire, créant certes quelques emplois ici et là, mais temporaires et non pas à la hauteur de ceux perdus à travers le Québec. Quant à l’assurance-emploi, plutôt que d’abaisser les semaines d’attente interminables, et pour le travailleur, et pour ses créanciers, il a décidé de prolonger les prestations de 5 semaines, ce qui n’aide en rien le retour au travail «à court terme» des personnes ciblées et ce qui ne les sauve pas non plus du marasme déclenché lors de leur mise à pied, ce qui ne les dégage donc pas de l’infernale spirale de l’endettement.
Pendant ce temps, un géant, Wal-Mart, un employeur qui fournit certes un tas de boulots, mais peu payés et précaires, se retrouve en justice pour combattre les défenseurs des bonnes conditions de travail, afin de perpétuer son exploitation honteuse du labeur humain et de faire croire, toujours, au grand mérite et ce, tout en tentant de mondialiser une exploitation des plus archaïques, celle du prolétariat pourtant majoritaire sur Terre.
Le risque n’est donc plus un argument valable, et de fait, ne l’a jamais été. Quiconque a passé le seuil de la porte de ces entreprises aujourd’hui fermées, a risqué son propre sort et celui de ses proches, voire de sa famille, de sa femme, de son mari, de ses enfants…
Il serait peut-être temps de mettre fin à cette exploitation.