Giorgia Fiorio (à la Maison Européenne de la Photographie jusqu’au 5 avril) aime les pèlerins, les mystiques, les fous de Dieu et les traque aux quatre coins du monde. Cette exposition présente un grand nombre d’images de cérémonies religieuses, avec des fidèles fervents, recueillis, tatoués, crucifiés, fouettés, en transe. Il y a là des prières ordinaires et simples, et des festivités grandioses et exubérantes; il y a là toutes sortes de religions et de rites. Il n’y a pas de voyeurisme, comme c’était le cas ici, mais une grande distance, une froideur au fond bien peu religieuse de la part de la photographe.
Aussi est-on rarement touché, pris par la grâce. L’image qui m’a le plus ému est le simple portrait de ce Jésuite, dense et habité, cependant que ses doigts entrecroisés traduisent son humanité.
Sur cette photo de Samaritains au Mont Gerizim, j’ai eu la surprise de reconnaître mon hôte près de Naplouse l’été dernier.
Ailleurs dans la MEP, outre les deux expositions dont j’ai parlé avant-hier et hier, il y a des photos peintes de Combas : je n’ai jamais aimé sa peinture gueularde, et ces photos de magazine repeintes sont un artifice trompeur, un mélange impur de deux médiums qui dérange mais n’apporte pas grand chose.
Quant à l’Atelier du photographe de pub François Rousseau, tout y est grandiloquent et bavard, mais j’y ai remarqué, sur le grand nu noir au centre du triptyque à l’entrée, des marques de peinture noire en guise de cache-sexe : absurde à souhait.
Enfin, sur la démarche philosophique de Minot et Gormezano (L’ombre, le reflet), je reste sans voix : textes édifiants et photos sentimentales.
Photos 2 et 3 courtoisie de la MEP. Monsieur Combas étant représenté par l’ADAGP, l’image de son oeuvre sera ôtée du blog à la fin de l’exposition.