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Je suis, comme on dit chez moi, "sur le cul" après avoir lu cet article de J.-M. BOUTILLIER publié dansLa Voix du Nord . Je vous laisse le lire et je vous jure que je n'ai rien changé dans l'article en question. Ce genre de dérives ne touche pas que les stades de foot malheureusement.
ARTICLE:
Cité comme témoin dans l'audition du juge Fabrice Burgaud à la suite du naufrage judiciaire d'Outreau, un haut magistrat de la Cour de cassation a tenu des propos pour le moins stupéfiants qui visent Avesnes-sur-Helpe et Boulogne-sur-Mer.
Didier Beauvais, c'est de lui dont il s'agit, a le sens de la formule. Ancien président de la chambre de l'instruction à Douai au moment où Fabrice Burgaud officiait dans l'affaire d'Outreau qui, rappelons-le, a débouché sur l'acquittement de treize des dix-sept prévenus, le haut magistrat est aujourd'hui conseiller à la Cour de cassation. En plus du sens de la formule, Didier Beauvais a des certitudes qu'il a énoncées en ce début de semaine au Conseil supérieur de la magistrature : l'instruction menée par Fabrice Burgaud lui semble solide. Mais là n'est pas le propos.
Venons-en au fait, à la fameuse formule lancée dans la foulée au CSM. Accrochez-vous. Didier Beauvais, dans le texte, tel que l'a rapporté notre collègue Éric Dussart, présent à l'audition : « Nous connaissions ces soirées habituelles, à Boulogne ou à Avesnes-sur-Helpe. Des soirées-bières où on invite les voisins, on boit beaucoup, on joue aux cartes ou au jeu de l'oie, et où le gagnant peut choisir une petite fille, avec l'accord des parents ». Et si les magistrats du CSM n'avaient pas bien saisi le propos, Monsieur Didier Beauvais a livré le fond de sa pensée, éminemment scientifique. Le même : « Là-bas, ce ne sont pas des psychologues qu'il faut envoyer, mais des sociologues ou des ethnologues ».
Voilà, fermez le ban.
Enfin une réaction
Restons calmes. Et, plutôt que de verser dans le pathos habituel sur l'honneur bafoué des valeureux et courageux gens du Nord et patati et patata, soyons concrets. Monsieur Didier Beauvais, haut magistrat donc, cite des lieux et des faits précis : Boulogne, Avesnes, des jeux de cartes, de l'oie, des petites filles livrées par leurs propres parents. C'est donc que Monsieur Didier Beauvais sait de quoi il parle. Qu'en est-il au parquet d'Avesnes ?
Bernard Beffy, procureur depuis février 2007, joint hier : « Depuis mon arrivée, je n'ai eu à connaître aucune affaire du type de celle relatée par M. Beauvais ». Au parquet général de Douai, Éric Vaillant, substitut général, n'en a pas souvenir non plus. Et les prédécesseurs de Bernard Beffy, Fabienne Roze, aujourd'hui substitut à la cour d'appel de Caen, Michel Mazard, procureur général à la Cour de cassation, Gérald Lesigne, lui aussi substitut à Caen après avoir officié dans le dossier d'Outreau ? Nous avons cherché à joindre hier ces trois anciens magistrats avesnois, sans succès, en raison de leur emploi du temps. Mais rendez-vous est pris pour le début de semaine prochaine. Pour savoir de quoi Monsieur Didier Beauvais parle exactement.
En attendant, après presque vingt-quatre heures surréalistes au cours desquelles on n'a noté aucune réaction d'élus ou de personnes représentatives de Sambre-Avesnois, Jean-Luc Pérat s'est manifesté hier. Le député de la 24e a sorti l'artillerie lourde dans un courrier adressé aux présidents de la République et des conseils régional et général. Nous en reparlerons dans une prochaine édition. Car il ne fait aucun doute que Monsieur Didier Beauvais est appelé à une notoriété grandissante dans les jours qui viennent en Sambre-Avesnois, dans le Boulonnais, et dans tout le Nord - Pas-de-Calais.