Je me revois le matin, marchant dans les rues de la ville. Icare pouvait aller se rhabiller. Je volais ! Réellement. Mes pieds ne touchaient pas terre. Et je marchais. Le bonheur, c'est peut-être ça, me suis-je dit ces jours-ci, notant à quel point jamais auparavant et jamais ensuite je n'ai ressenti une telle sensation.
Le bonheur donne en tout cas des idées folles qu'on réalise et rien que pour ça, on devrait être heureux plus souvent !
Ainsi, pour le faire part de naissance. J'avais eu l'idée (géniale pensais-je) d'envoyer une cassette [on écoutait de la musique comme cela, à l'époque, encore...) avec dessus une chanson composée avec un pote. Paroles et musiques. J'avais fait une liste de gens à qui envoyer ce faire part original. Pas pensé que la cassette, il faudrait ensuite la dupliquer. 40, 50 fois. Avec autant de jaquettes à imprimer, découper, ranger. Je nous revois, ma belle soeur et moi, passant une soirée entière à préparer tout ça. Parce que le bonheur ne fait pas renoncer, ça non.
Dans le même genre, l'idée de réaliser un journal pour accompagner ce faire part. J'avais opté pour un 4 pages. M'était éclaté à préparer le contenu, mettre en page, lire tous les journaux du jour de sa naissance, en expurger ce qui me faisait sourire (le cours du poireau par exemple), ce qui me semblait marquant, plaisant, étonnant.
Mais ensuite, pareil, rebelote, bis repetita: les photocopies à faire, les pliages, les enveloppes, les adresses. Quel bazar ! Quel bonheur, surtout ! Quels sourires semés.
C'est bon.