Il persiste et signe :
- maintien du plan dit de "relance", entièrement conçu pour assurer les dividendes et la survie du grand capital, sans rien pour la consommation des ménages... alors que des millions de travailleurs, pas seulement « les plus démunis », « n'y arrivent plus ». L'élément le plus scandaleux de ce plan reste que l'argent public volé aux dépenses sociales futures a été avancé aux banques à l'aveugle, l'Etat ne faisant rien pour contraindre les banques à financer les PME et les dépenses des particuliers. Il est d'ailleurs tout à fait mensonger de dire que cet argent reviendra dans les caisses de l'Etat avec intérêt : personne n'en sait rien et si le système connaît à tel ou tel moment le KO technique, les contribuables danseront sur leurs créances... et sur leurs économies !
- rien sur l'augmentation des salaires et des retraites : Sarkozy nous explique à demi -mots que les Français sont d'affreux dépensiers qui iraient tout claquer immédiatement en achetant des portables japonais : alors que la cause profonde de la crise, dans le monde et en France, c'est la surexploitation capitaliste du travail (stagnation des salaires, envol de la productivité, destruction des acquis, privatisation et renchérissement des services publics jadis gratuits) ; depuis une trentaine d'années, la surexploitation du travail a étouffé la consommation populaire, y compris sur des biens vitaux ; elle a en revanche engraissé formidablement la consommation-gaspillage des milliardaires (l'entreprise du CAC 40 qui s'en sort le mieux est LVMH, chef de file mondial du luxe !), et favorisé démesurément les crédits malsains et le surendettement général !
- rien sur une revendication majeure du 29 janvier : l'interdiction complète des licenciements et des délocalisations, que préparent en réalité les actionnaires de « Peugeot » et « Renault » en étranglant les dizaines de sous-traitants équipementiers ; rien sur la suppression massive des postes dans la fonction publique ( écoles, lycées, hôpitaux, universités) où « l'Etat-Sarkozy » donne le pire exemple en étant le plus gros licencieur de France ! Et quel mépris de classe porte le grand bourgeois de Neuilly quand il affirme que les smicards sont les « nouvelles couches moyennes inférieures »!
Sarkozy accèlère les « réformes » voulues par le MEDEF, dictées par Bruxelles et aggravées par la droite revancharde:
- Privatisation des centrales nucléaires (la prochaine devrait être confiée à Suez-GDF)
- Privatisation de « La Poste », casse massive des hôpitaux publics, destruction de la SNCF transformée en usine à profits au détriment du service public, contre-réforme universitaire, destruction du statut des enseignants-chercheurs...etc...
Bref, plus Sarkozy est contesté et « plonge » dans les sondages et plus il accentue sa rupture avec les acquis du programme du « Conseil National de la Résistance » en 1945.
Enfin, Sarkozy annonce, avant toute consultation du parlement, des maires de France et du gouvernement, la suppression de la taxe professionnelle dès 2010 c'est-à-dire un coup dur pour les finances des communes, et donc la création de nouveaux impôts payés par les contribuables et compensant ce que le grand patronat ne paiera plus !
Bref, l'intervention télévisée de Sarkozy c'est un bras d'honneur en forme de « cassez-vous pauvres esclaves ! » aux salariés et retraités de notre pays.
Dans ce contexte, la responsabilité des directions syndicales est engagée. Vont-elles laisser l'illusionniste de l'Elysée reprendre l'initiative ? Vont-elles gaspiller la mobilisation et provoquer le découragement des salariés ? Alors aucune confiance dans les états-majors syndicaux, salariés, étudiants, bougeons et débattons dans nos entreprises et sur nos campus ! Saisissons-nous de l'appel au tous ensemble lancé par le Front syndical de classe et exigeons sans attendre le 18 février un calendrier national de lutte pour gagner, pas seulement pour « montrer les muscles » !
Prenons appui sur la magnifique mobilisation de nos compatriotes de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane !
Faisons nôtre l'expérience des salariés de St-Nazaire ou du Havre qui ont bloqué le transport des marchandises sur leurs ports respectifs, avec l'assentiment de la majorité des salariés !
Ne nous laissons plus faire, n' « attendons » plus! Portons au présent les grandes traditions de lutte, du peuple qui fit 1789, la Commune, 1936, 1944, 1968, 1995 !
Dès maintenant partout où c'est possible et tous ensemble, donnons rapidement une suite au 29 janvier engageons-nous dans la lutte ! Philippe MARX - Agir ! Réagir !