Elle se prénomme Lola, mais ses amis l’appellent Lol comme l’acronyme de « Laughing out loud » dans les échanges en mode seumeusseus (les SMS, quoi…) ou sur les Chats internet. En français, l’équivalent serait « mdr » / « mort de rire ».
Sauf que Lola, sa vie n’est pas une partie de rigolade. Elle a 16 ans et ses préoccupations tournent surtout autour de l’amour et du sexe, notamment les angoisses liées aux premiers jeux de séduction et aux premières désillusions. Dans le domaine, elle ne peut pas vraiment prendre exemple sur sa mère, une quadra divorcée qui se comporte encore comme une ado dès qu’il s’agit de désir…
LOL (Laughing Out Loud) raconte une année complète de sa vie, les relations tumultueuses avec son ex-copain, le trouble que lui inspire son meilleur ami, les problèmes de ses camarades de classe, ses études, sa vie de famille mouvementée…
C’est ce qu’on appelle une « comédie générationnelle », un de ces films qui captent l’air du temps et racontent le quotidien des ados d’une époque donnée, en ciblant principalement ce public-là… Le danger que court ce genre d’œuvre, c’est d’être en total décalage avec la génération qu’elle vise et de s’appuyer sur une équipe trop âgée pour maîtriser les codes actuels de la jeunesse, et de se vautrer dans les stéréotypes, en bref, d’être déjà démodée et ringarde…
Aussi, dès la première séquence, un effet de ralenti grossier balayé d’un commentaire cinglant de l’héroïne, Lisa Azuelos semble promettre qu’elle va se jouer des clichés.
Le spectateur pourrait donc s’attendre à une comédie réussie, de la même veine que son premier long Comme t’y es belle. Hélas, les promesses sont très vite oubliées. Si la cinéaste évite certains écueils, elle en prend d’autres de plein fouet. Son scénario sent le déjà-vu, ses personnages sont stéréotypés (la blondasse allumeuse, le petit macho, les musicos top cool, le fils à papa bourge et vaguement ringard, les parents trop stricts, les profs trop débiles…). Tout semble forcé, des situations aux dialogues, qui abusent de formules de djeuns toutes faites comme « trop pas ! », « j’suis deg’ », « j’le kiffe trop grave »…
Pire, le film repose sur une fausse bonne idée, mettre face-à-face la jeune Christa Theret, remarquée dans Et toi, t’es sur qui ? et Sophie Marceau. Car si cette dernière était touchante et assez juste lorsqu’elle jouait la fraîche ado délurée de La Boum, il y a plus de vingt ans, elle est nettement moins convaincante dans son rôle de mère de famille débordée par les événements. L’actrice surjoue carrément, en fait des tonnes. [mode vacherie : on] Est-ce depuis qu’elle vit avec Christophe Lambert qu’elle a décidé d’exprimer les émotions de ses personnages à l’aide de mimiques simiesques dignes de Greystoke ? [mode vacherie : off]
En bref, à moins de tout prendre au dixième degré, on n’est loin d’être « mdr »… Ce qui sauve le film de Lisa Azuelos, c’est déjà l’énergie et la justesse du jeu de ses jeunes acteurs, qui, après les premiers tâtonnements sur les dialogues, finissent par trouver la bonne distance, puis une jolie bande-son, mais aussi le côté universel, fédérateur, de certains épisodes décrits. Chacun peut y retrouver une partie de sa propre adolescence et se laisser envelopper par une douce nostalgie. On a tous connu des profs tyranniques, des embrouilles entre copains pour des broutilles, des premières fois embarrassées…
Et, il faut bien avouer que certaines répliques font mouche et que certaines scènes sont franchement drôles. Toute la partie du voyage en Angleterre, par exemple, est hilarante et on est amusé d’apprendre comment faire fantasmer un internaute à l’aide d’une webcam et d’un poulet…
Sans briller par son côté novateur ou par sa finesse, LOL (Laughing Out Loud) est un divertissement correct, agaçant par moments, drôle et enlevé à d’autres. Ca se laisse voir sans déplaisir, mais je ne saurai que trop conseiller à mes lecteurs d’économiser leur argent pour aller voir des œuvres qui en vaillent vraiment la peine, comme L’étrange cas de Benjamin Button, par exemple…
Note :